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Les revenus varient selon les cantons et les communes

Appenzell: des paysages féériques et une imposition attractive des salaires. swiss-image

Les revenus disponibles - toutes déductions comprises - sont très différents selon l'endroit de Suisse où l'on réside.

Selon une étude de Credit Suisse, c’est en Appenzell Rhodes-Intérieures que les ménages ont le plus de revenu à leur disposition. Et c’est Genève qui est le canton le plus cher pour les familles.

Les économistes de Credit Suisse ont pris leurs calculettes afin de comparer le revenu disponible pour une famille dans les quelque 2900 communes du pays.

Pour leur étude, publiée mardi à Zurich, ils ont tenu compte non seulement de la charge fiscale, mais d’une multitude de facteurs de revenu et de dépenses liés au lieu de résidence.

En effet, dans un calcul purement économique, il ne sert à rien de gagner quelques centimes d’impôt, si le prix du terrain et les charges fixes dans une commune sont exorbitants.

Ils ont choisi par exemple une famille avec deux enfants résidant à Avully (Genève) dans une villa moyennement équipée et financée à 80% par un crédit. Elle possède un capital-épargne de 300’000 francs et gagne 150’000 francs par an.

Après déduction de tous les prélèvements obligatoires (impôts, cotisations aux institutions de prévoyance et aux assurances sociales, primes de l’assurance-maladie), ainsi que du coût du logement, des frais accessoires et des frais d’électricité, le revenu disponible de la famille s’établit à 49’500 francs.

A 25 kilomètres de là, à Nyon (Vaud), il serait de 56’800 francs, soit 15% de plus.

Pauvres Genevois

Le classement par canton fait apparaître d’importantes disparités. Les ménages genevois disposent ainsi du revenu disponible le plus bas de Suisse en raison d’une charge fiscale supérieure à la moyenne, du coût élevé du logement et des primes d’assurance-maladie les plus chères du pays.

A l’inverse, Appenzell Rhodes-Intérieures arrive en tête grâce à une fiscalité attractive, aux bas prix de l’immobilier, à des coûts de la santé modérés et à des tarifs d’électricité avantageux, ont constaté les économistes.

Le Valais se trouve au-dessus de la moyenne nationale, mais loin de la tête du classement, alors que le Jura se situe juste au-dessus. Les autres cantons romands sont au-dessous: Fribourg de peu, mais Neuchâtel et Vaud nettement décrochés et Genève lanterne rouge.

Un «paradis fiscal» comme Zoug ne figure qu’au cinquième rang, pénalisé par les frais de logement.

Romands à la traîne

Dans un ménage, seule une partie de chaque franc de salaire supplémentaire peut être consacrée à la consommation. Il s’agit du revenu marginal.

Les Zougois disposent en moyenne de 72 centimes par franc supplémentaire, alors que les Neuchâtelois doivent se contenter de 56 centimes, soit une part nettement inférieure à la moyenne nationale (63 centimes). Dans ce classement, tous les cantons romands se situent au-dessous de la moyenne suisse.

De manière générale, le revenu disponible dans les grands centres urbains est nettement inférieur à la moyenne. C’est le cas à Genève, Lausanne, Zurich, Berne et Bâle. Les prix de l’immobilier y sont généralement élevés, mais les primes d’assurance-maladie et les impôts aussi. Les communes voisines des grands centres tendent à former des ceintures dorées financièrement attractives.

Cette évolution est cependant moins prononcée à Genève, Lausanne et Berne, qu’à Bâle et à Zurich, surtout.

Primes maladie importantes

«L’exemple des cantons d’Appenzell Rhodes-Intérieures et de Genève montre que les primes d’assurance-maladie obligatoire sont devenues un important facteur de l’attrait financier d’un lieu de résidence», ont constaté les économistes de Credit Suisse.

Avec une différence de 6700 francs, une famille de quatre personnes paie près de deux fois plus dans la cité de Calvin qu’en Appenzell.

La comparaison des taxes se révèle toutefois un exercice périlleux en raison du manque de transparence. «Outre le coût du logement, les frais accessoires liés à l’habitation ainsi que les frais d’électricité et d’énergie varient beaucoup d’une région à l’autre», ont constaté les économistes, qui ont peiné à établir une vue d’ensemble.

Ils en veulent pour preuve les tarifs de l’eau difficilement comparables avec des taxes de raccordement plus ou moins élevées, des prix différents au mètre cube, des forfaits de distribution, voire des frais fixes par robinet qui varient.

swissinfo et les agences

– Le salaire moyen en Suisse est généralement plus élevé que dans les pays voisins, comme l’a récemment confirmé une étude de la Haute Ecole Spécialisée de Soleure.

– Mais après déduction des impôts, des contributions sociales et des charges fixes comme l’assurance maladie, les différences avec les autres pays sont moins marquées.

– Des comparaisons précises avec les pays voisins restent difficiles, mais la tendance est confirmée par le Secrétariat d’Etat à l’économie. D’autres données de l’OSCE indiquent que la Suisse fait partie des pays où la vie est la plus chère.

– Le salaire des Suisses est par exemple 20% supérieur à celui des Allemands. Mais selon l’indice de l’Organisation pour la coopération et le développement économique, le coût de la vie est 28% plus élevé en Suisse.

Au sein d’un même canton, résider dans une commune plutôt que dans une autre peut permettre de gagner 30% de plus.
A salaire égal, le revenu disponible le plus élevé se trouve à Appenzell Rhodes-Intérieures. Genève ferme la marche.

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