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Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme

Les scientifiques s'inquiètent de la stagnation des budgets alloués à la recherche. Keystone Archive

Si les crédits à la recherche ne sont pas augmentés, l'avenir scientifique de la Suisse est sérieusement compromis.

Le Conseil suisse de la Science et de la Technologie (CSST) a présenté mercredi à Berne un «manifeste pour la place scientifique suisse». Signé par une cinquantaine de personnalités de renom, il a aussi été publié mercredi dans les grands quotidiens.

Le CSST s’alarme de la stagnation des budgets alloués à la recherche scientifique. La Confédération a consenti une croissance des budgets de 5% en 2002 et 2003. Pour les années 2004-2007, elle doit impérativement se monter à 10% par an, affirme le CSST.

Deux fois plus d’étudiants

De 3 milliards de francs aujourd’hui, cette somme doit passer à 4 milliards. Faute de quoi, la Suisse perdra lentement mais sûrement sa position dans le peloton de tête de la recherche mondiale, estiment les quatre auteurs du manifeste.

«Nous ne voulons plus nous taire», a déclaré le président du CSST Gottfried Schatz. Selon lui, les fonds des universités alloués aux recherches ne suffisent plus, la frustration des scientifiques est croissante, l’attrait de la place scientifique suisse n’est plus assez grand pour les chercheurs de pointe étrangers et l’équipement vieillit.

Le CSST rappelle aussi qu’en 20 ans, l’effectif des étudiants dans les universités et hautes écoles a doublé. Les budgets, eux, stagnent depuis le gel des dépenses au début des années 90. De plus, les réformes en cours dans le secteur académique (promotion de la relève, féminisation du corps professoral, encouragement à la mobilité) exigent davantage de moyens.

Investir dans l’avenir

Les auteurs et signataires du manifeste soulignent que les scientifiques voient la crise maintenant. Quand le public s’en aperçoit, il est trop tard. En augmentant rapidement les investissements, les fruits porteront dans 15 ans seulement. Cela fait déjà un retard accumulé d’une demi-génération, explique Francis Waldvogel, président du Conseil des EPF.

Le manifeste se veut la base d’un processus qui va être renforcé ces prochains mois. Les contacts et le dialogue seront multipliés avec les milieux politiques et le grand public afin de les sensibiliser au problème. Avec à la clef l’espoir de mettre sur pied un véritable «pacte science-société».

swissinfo avec les agences

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