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Foraus fait des propositions pour une neutralité coopérative

Pour le groupe de réflexion foraus, une neutralité adaptée à notre époque est fondée sur des valeurs, active et coopérative (image symbolique). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le laboratoire d’idées de politique étrangère foraus a publié des propositions sur la “neutralité coopérative”, évoquée par le président de la Confédération Ignazio Cassis. Il propose deux formes de coopération avec des acteurs étatiques et non-étatiques.

Le groupe de réflexion propose une “coopération basée sur des valeurs” avec des partenaires partageant les mêmes idées s’agissant les objectifs communs, et une “coopération basée sur le dialogue” avec tous les Etats concernant la détermination d’une voie commune, écrit le laboratoire d’idées dans un rapport publié mercredi.

En résumé, cela signifie que la Suisse devrait protéger ses valeurs avec des partenaires partageant les mêmes idées. En outre, elle devrait maintenir le dialogue avec tous les Etats, indépendamment de leur comportement ou de leur position en matière de politique étrangère, par exemple dans les instances multilatérales.

La Suisse pourrait ainsi allier ses traditions de neutralité et de solidarité, sanctionner les violations du droit international, offrir ses bons offices et rester crédible, écrit le groupe de réflexion.

Réinterpréter la neutralité

Pour foraus, il faut réinterpréter le concept de neutralité de façon contemporaine. Cela signifie s’éloigner d’une “neutralité orientée vers les acteurs, passive, réactive et isolée” pour aller vers une neutralité “fondée sur des valeurs, active et coopérative”.

La neutralité coopérative exige en outre une interprétation moderne de la notion constitutionnelle d’indépendance de la Suisse. “Nous devons abandonner l’illusion d’une indépendance intégrale, où le destin de la Suisse se joue indépendamment du reste du monde”, estime le groupe de réflexion. Il propose comme ligne directrice une indépendance dans la formation des positions de politique étrangère et une coopération dans la mise en oeuvre.

La Suisse devrait en outre initier une coalition avec d’autres Etats neutres afin de renforcer la représentation de ces pays au sein des instances internationales. “Les États neutres peuvent jouer un rôle important en faveur de la paix et de la stabilité. En matière de politique intérieure et extérieure, la Suisse devrait s’engager pour un développement inclusif de la neutralité qui répond aux défis géopolitiques”, relève Christina Graf, l’une des auteurs du rapport, cité dans le communiqué accompagnant le rapport.

Neutralité discutée au Conseil fédéral

Le président de la Confédération Ignazio Cassis avait introduit pour la première fois la notion de “neutralité coopérative” en mai lors du Forum économique mondial (WEF) à Davos.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a en outre rédigé depuis le début de la guerre en Ukraine un rapport sur la neutralité sur mandat d’Ignazio Cassis. Ce dernier a pour but de créer les bases d’un débat politique structuré sur la neutralité. Le document devrait être adopté par le Conseil fédéral d’ici la fin de l’été.

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