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Franc fort: la BNS agit – cours plancher de 1,20 franc pour un euro

(Keystone-ATS) La BNS franchit un pas décisif dans sa lutte contre l’appréciation du franc, qui pèse tant sur les entreprises suisses. Après les mesures déjà déployées durant tout le mois d’août, elle s’est résolue mardi à fixer un cours plancher de 1,20 franc pour un euro.

La Banque nationale suisse (BNS) juge que l’extrême surévaluation actuelle du franc constitue une grave menace pour l’économie suisse et recèle même le risque de développements déflationnistes, à savoir une dangereuse spirale de baisse générale des prix.

L’institut d’émission monétaire ne tolérera donc plus un cours inférieur sur le marché et fera prévaloir ce plancher «avec toute la détermination requise», a-t-il annoncé dans un communiqué. Il est prêt pour cela à acheter des devises en quantité illimitée.

Il s’agit d’acheter surtout des euros et des dollars pour soutenir ces monnaies et enrayer ainsi le renchérissement du franc. L’effet n’a pas tardé sur les marchés: l’euro a bondi en un éclair à 1,2161 franc alors qu’il ne valait à peine plus de 1,10 franc la veille.

Montée en puissance

La BNS, qui vise un affaiblissement «substantiel et durable» de la monnaie suisse, concède qu’à 1,20 franc pour un euro, son niveau reste élevé. Elle prévient d’ores et déjà qu’elle ira plus loin si les perspectives économiques et les risques de déflation l’exigent.

Cette étape historique marque une montée en puissance dans la stratégie de la BNS, qui avait injecté massivement des liquidités dans le circuit économique en août. Ces actions devaient mettre la pression sur les taux d’intérêt pour affaiblir le franc.

Soulagement

L’annonce choc de la BNS a suscité une réaction générale de soulagement, du monde politique aux patrons, en passant par les syndicats et les experts. Seuls l’USS et les socialistes s’accrochent au souhait d’un plancher de 1,40 franc.

Quant à Johann Schneider-Ammann, chef du Département fédéral de l’économie (DFE), il juge que la décision rassurera les entreprises qui savent maintenant sur quelle base faire leurs budgets. Il ne faut pas sous-estimer son effet psychologique, dit-il.

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