
France: l’UMP prise au piège de l’ambiguïté face au FN
(Keystone-ATS) Marine Le Pen estime que le « cordon sanitaire » érigé autour du Front national a implosé avant le second tour des législatives. Pour la présidente du Front national (FN), l’UMP a enterré le « front républicain » face à la percée de sa formation.
Pour Marine Le Pen, le débat est tranché. Le mur anti-FN « a implosé ». « Ne serait-ce qu’avec la consigne donnée par l’UMP qui a enterré ce qu’ils appelaient le ‘front républicain' », dit-elle dans une interview publiée mercredi dans Le Télégramme de Brest.
Le « Rassemblement bleu marine » espère tirer parti de la ligne stratégique de l’UMP – et de ses ambiguïtés – pour faire son retour à l’Assemblée nationale 26 ans après les législatives de 1986, avec cinq à sept élus.
« Mme Le Pen aimerait bien que la muraille de Chine tombe, mais ce n’est pas du tout le cas », a affirmé la sénatrice UMP Fabienne Keller sur RFI. Mais des brèches se sont pourtant ouvertes.
Débats à venir encore
Dans les Bouches-du-Rhône, l’UMP Roland Chassain, arrivé troisième du premier tour, s’est désisté en faveur de la candidate du FN face au socialiste Michel Vauzelle. En Moselle, l’ex-ministre UMP Nadine Morano brigue les voix des électeurs du FN et s’en est expliquée dans l’hebdomadaire d’extrême-droite « Minute ».
Le patron de l’UMP Jean-François Copé s’est prononcé mercredi, après l’ancien premier ministre François Fillon, pour l’exclusion de Roland Chassain. Alain Juppé, lui, a retiré son soutien à M. Garraud, « en totale contradiction avec la position du bureau national de l’UMP ».
Les tiraillements internes ont été mis sous l’éteignoir pour cause de législatives, mais les débats sur « le socle de valeurs communes » de la droite ne manqueront pas de resurgir au lendemain du second tour.
Au vu de son avance du premier tour, où elle a totalisé 46,77% des voix contre 34,07% à la droite et 13,6% au FN, la gauche est en mesure d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le PS peut même espérer l’obtenir seul.