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Fribourg: la crise sanitaire relance le recours à la fibre optique

La fibre optique constitue un moyen d'éviter les déserts numériques, estiment les députés et le gouvernement fribourgeois, une nécessité démontrée par la crise sanitaire (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Le canton de Fribourg veut donner un nouvel essor à la fibre optique, la crise sanitaire ayant prouvé la nécessité de réseaux performants. Le Grand Conseil a voté jeudi une motion demandant l’élaboration d’une loi sur le développement des infrastructures numériques.

La motion, déposée par les députés du Centre Daniel Bürdel et Pierre-André Grandgirard, a été acceptée à l’unanimité des 101 voix exprimées. Le soutien cantonal à la fibre optique pourrait ainsi renaître sous une nouvelle forme, alors que le Conseil d’Etat avait décidé il y a deux ans d’abandonner son soutien à la technologie.

“Le contexte pandémique a démontré la nécessité de développer les réseaux”, a précisé Benoît Piller (PS), se référant au bond du télétravail. L’objectif des motionnaires consiste à inciter l’Etat à intervenir dans les zones où les opérateurs renoncent, pour des raisons économiques, à développer des installations de fibre optique.

Egalité de chances

Tous les groupes ont soutenu la démarche avec enthousiasme. “Les infrastructures de télécommunications doivent répondre à l’essor actuel”, a relevé le député PLR Savio Michellod, notamment pour éviter les “déserts numériques”. Il faut dire que le développement de la fibre optique est un long feuilleton dans le canton.

En 2012, l’Etat de Fribourg participait avec le Groupe E, Gruyère Energie et IB-Murten à la création de l’entreprise FTTH FR (pour fiber to the home, soit la fibre à la maison). Il promettait alors d’y injecter 35 millions de francs sous forme de prêts sans intérêts et de participer à son capital-actions à hauteur de 5 millions.

Mais il y a deux ans, le Conseil d’Etat annonçait vouloir fermer le robinet. Il expliquait alors notamment, dans un contexte tout autre qu’aujourd’hui il est vrai, antérieur à la crise du Covid-19, qu’avec le développement des technologies sans fil, la fibre optique ne serait plus nécessairement la seule solution à l’avenir.

Manne non octroyée

Dans le détail, les motionnaires demandent que les 15 millions de francs non octroyés, aujourd’hui bloqués, permettent dans le futur à toutes les communes du canton d’être connectées à la fibre optique. Les collectivités disposeront ainsi d’une connexion à internet avec un débit d’au moins 100 mégabits par seconde.

Une proposition que le Conseil d’Etat a soutenue via son président Jean-François Steiert, en charge de l’aménagement, considérant que le contexte économique avait changé. “C’est un dossier essentiel pour l’avenir des régions périphériques”. Et la fibre demande des procédures simplifiées, contrairement à la technologie 5G.

Le gouvernement envisage deux variantes, soit un nouveau prêt à FTTH FR, selon des modalités à définir, soit des subventions à fonds perdu à destination des opérateurs réalisant des raccordements non rentables. Les motionnaires ont signalé leur préférence pour la première variante, avec un prêt remboursable.

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