Fribourg se dote d’une stratégie sylvicole à l’échelle cantonale

(Keystone-ATS) Le canton de Fribourg se dote d’une stratégie sylvicole pour faire face aux défis des prochaines décennies. Le Conseil d’Etat a adopté mardi la Stratégie Forêt Fribourg 2025, pour une gestion du patrimoine forestier durable mais aussi intéressante économiquement.
La conseillère d’Etat Marie Garnier a présenté cette planification directrice à la presse au milieu des épicéas, hêtres et sorbiers du Bois Cornard, près d’Ecuvillens (FR). Ce massif représente bien la variété des forêts: la diversité de ses essences mais aussi de ses propriétaires publics et privés, et de ses fonctions.
Production, protection contre les dangers naturels et biodiversité font partie de ses fonctions, mais aussi l’accueil du public, a rappelé le forestier Jacques Galley. Le panel des personnes concernées est donc large, des propriétaires forestiers aux artisans du bois, en passant par les promeneurs, les champignonneurs, les joggeurs, les cavaliers ou encore les adeptes du VTT.
Fonctions multiples
La multifonctionnalité des forêts, accompagnée d’une gestion durable, est indispensable sur un territoire aussi petit et aussi densément utilisé que la Suisse, a relevé Marie Garnier. Elle fait partie des cinq grands principes de la stratégie fribourgeoise.
S’y ajoutent la conservation de l’aire forestière dans sa surface et sa répartition, une économie forestière performante, la qualité des peuplements, du sol forestier et des eaux souterraines, et enfin l’information de la population au sujet des enjeux.
En découlent 12 objectifs stratégiques et 24 objectifs opérationnels, auxquels sont dédiés 85 mesures à appliquer. Certaines sont « indispensables » pour réaliser les objectifs minimaux et peuvent être mises en oeuvre avec les moyens actuels, détaille Dominique Schaller, chef du service des forêts et de la faune.
D’autres sont « souhaitables » pour atteindre les buts à 100% mais nécessitent de chercher de nouvelles sources de financement. Par exemple, les moyens manquent actuellement pour la mesure de lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
Financements alternatifs
A cause de la baisse du prix du bois, la production ne peut plus couvrir tous les coûts de la gestion forestière multifonctionnelle. Dans ce contexte, le secteur « ne doit pas seulement attendre des subventions, mais aussi chercher des sources de financement novatrices », a commenté Marie Garnier.
Le public a accès librement à certaines prestations telles que des pistes de VTT ou des places de parc, alors que l’aménagement et l’entretien ont un coût. Mais « l’idée n’est pas d’introduire une vignette », dit la ministre.
Et de citer plutôt en exemple la mobilisation associative pour le réseau équestre Equivia. Les cavaliers ont organisé des rallyes et des lottos pour payer aux forestiers les quelques milliers de francs nécessaires pour baliser les pistes.
Une démarche participative de deux ans a impliqué tous les acteurs concernés, privés et publics, ainsi que la population, d’où une bonne acceptation du plan directeur forestier en consultation. La communication se poursuivra grâce à une commission consultative, à l’image de ce qui se fait pour l’agriculture et la chasse notamment.