Haïti: la région de Port-au-Prince dévastée par un puissant séisme
(Keystone-ATS) Port-au-Prince – Un fort tremblement de terre de magnitude 7 a frappé mardi Haïti non loin de Port-au-Prince, sa capitale surpeuplée. Il a provoqué une « catastrophe majeure », selon les autorités, dans le pays le plus pauvre des Amériques. De nombreux bâtiments seraient détruits.
Aucun bilan n’a été fourni pour l’instant. Mais un journaliste de Reuters a indiqué que des dizaines de personnes seraient prisonnières sous les constructions qui se sont écroulées et dont les débris bloquent les rues de cette capitale de 2 millions d’habitants.
Un employé de l’organisation humanitaire américaine Food for the Poor a dit avoir vu un bâtiment de cinq étages s’effondrer. Un autre employé de l’association a rapporté qu’il y avait plus de maisons détruites qu’intactes dans Delmas Road, une grande artère de la ville.
« Tout s’est mis à trembler, les gens criaient, des maisons ont commencé à s’effrondrer. C’est le chaos complet », a raconté le journaliste Joseph Guyler Delva. « J’ai vu des personnes sous les décombres et des personnes tuées », a-t-il ajouté. Des habitants commençaient à fouiller les décombres pour tenter de porter secours à des proches.
La violente secousse s’est produite à 16h53 heure locale (22h53 en Suisse), à environ 15 km à l’ouest de Port-au-Prince et l’épicentre du séisme se trouvait à 10 km de profondeur, selon l’Institut géologique américain (USGS). Une alerte au tsunami a aussitôt été émise pour l’ensemble de la région des Antilles.
Selon un journaliste de l’AFP présent sur place, la secousse très violente a duré plus d’une minute, allant jusqu’à faire sauter les véhicules en pleine rue. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues après le séisme, et les communications étaient fortement perturbées au sein de l’île et vers l’île.
Un journaliste d’une télévision haïtienne, « Haitipal », captée sur internet, a affirmé que de nombreux bâtiments publics de la capitale s’étaient effondrés. Ses informations n’ont pas été confirmées par d’autres sources. Les communications avec la capitales sont coupées.
Intervenant en direct au téléphone depuis Port-au-Prince, il a notamment cité « le Palais national, le ministère des Finances, le ministère des Travaux public, le ministère de la Communication et de la Culture, le Palais de justice, l’Ecole normale supérieure ».
L’ambassadeur d’Haïti aux Etats-Unis a estimé aussitôt qu’il s’agissait d’une « catastrophe majeure » pour le pays le plus pauvre du continent américain, déjà frappé ces dernières années par une série de calamités naturelles meurtrières.
Le président américain Barack Obama a indiqué dans un communiqué que les Etats-Unis suivaient la situation de près et étaient « prêts à venir à l’aide du peuple d’Haïti ». Le Commandement Sud de l’armée américaine s’est dit prêt à intervenir, notamment pour fournir une assistance humanitaire d’urgence.
Deux fortes répliques ont eu lieu peu après. Une première de magnitude 5,9 a frappé à 17h00 locales (23h00 suisses), soit sept minutes après le premier séisme, a précisé l’USGS. Une deuxième réplique de 5,5 a été ressentie ensuite à 22H12.
Pour mesurer la puissance d’un séisme, l’USGS utilise la « magnitude de moment » (Mw). Sur cette échelle ouverte, un séisme atteignant une magnitude d’au moins 6 est considéré comme fort.