Hadzic arrêté: dernier criminel de guerre serbe présumé extradé

(Keystone-ATS) L’ancien responsable des Serbes de Croatie pendant la guerre de Croatie Goran Hadzic a été transféré au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye. Il doit répondre de 14 chefs d’accusation pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

La première comparution du dernier fugitif recherché par le TPIY aura lieu lundi à 16h00. Au cours de cette audience, M. Hadzic pourra plaider coupable ou non coupable.

S’il le souhaite, il pourra bénéficier d’un délai de 30 jours avant que la question ne lui soit à nouveau posée. S’il plaide coupable de tous les chefs d’accusation, son procès n’aura pas lieu et le tribunal prononcera une peine.

Sept ans de cavale

Goran Hadzic, 52 ans, a été arrêté mercredi, après sept ans de fuite, dans la région de Fruske Gora, un massif montagneux au nord de Belgrade. Après avoir longtemps vécu sans se cacher à Novi Sad, en Voïvodine, il avait disparu au moment de l’annonce de son inculpation en juillet 2004 par le TPIY.

Vendredi matin, avant son départ pour La Haye, M. Hadzic a été autorisé à se rendre auprès de sa mère et de sa fille enceinte à Novi Sad. Il a par ailleurs reçu la visite d’une ancienne compagne et de la fille qu’ils ont eue ensemble. Sa femme, sa soeur et son fils étaient venus le voir jeudi.

Contrairement aux réactions de colère qui avaient accueilli l’arrestation de Ratko Mladic dans les milieux nationalistes le 26 mai dernier, la capture de Goran Hadzic n’a guère provoqué de remous en Serbie.

44e inculpé

Goran Hadzic était le 44e et dernier inculpé que la Serbie devait remettre à la justice internationale. Il était également la dernière des 161 personnes mises en accusation par le TPIY toujours en fuite.

Le nom de Hadzic reste lié au massacre de l’hôpital de Vukovar, en novembre 1991. En tout, 264 civils, Croates et autres non-Serbes qui s’y étaient réfugiés, avaient été exécutés par les forces serbes après avoir été battus et torturés.