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Hommages à Samuel Paty dans sa ville, son collège et à l’Elysée

Il y a près d'un an, Emmanuel Macron présidait une cérémonie funèbre dans la cour de la Sorbonne à Paris, en l'honneur de l'enseignant décapité. KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI sda-ats

(Keystone-ATS) Des hommages au professeur d’histoire-géo, poignardé et décapité en pleine rue l’après-midi du 16 octobre 2020, se sont succédé toute la journée dans le Val-d’Oise où il vivait, dans les Yvelines où il enseignait, et à Paris où sa famille sera reçue à l’Elysée.

Main dans la main ou se tenant par les épaules, les anciens collègues de Samuel Paty lui ont rendu un hommage poignant, samedi, au sein du collège où il enseignait en région parisienne, un an jour pour jour après son assassinat pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.

En début d’après-midi, dans le collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où il enseignait, quelque 300 personnes se sont réunies sous une tente, à côté de la cour de récréation. Les caméras étaient exclues. En présence du ministre Jean-Michel Blanquer, des élèves et membres du personnel, une vingtaine de professeurs se sont succédé au micro, parfois en pleurs.

Un ruban violet accroché à leur vêtement car « nous nous souviendrons toujours de Samuel avec sa légendaire écharpe violette, son sac à dos et son casque sur les oreilles en arrivant », a dit un collègue d’une quarantaine d’années, évoquant encore un Samuel qui « semblait toujours calme », « bienveillant ».

Ils ont évoqué l’homme, l’ami, le père, l’enseignant qui, en salle des profs, lançait parfois « des débats philosophiques sur la liberté, sa tasse Star Wars à la main », selon un autre enseignant.

« Faire bloc »

Évoquant « un crime aussi révoltant qu’inimaginable », le ministre de l’Éducation nationale a assuré, un an après: « loin de nous diviser, ce drame contribue à faire bloc ». « M. Paty ne renonçait pas à enseigner ce qui était difficile », a insisté Jean-Michel Blanquer, évoquant un contexte de « montée des discours fanatiques et de haine ».

L’assassin de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène tué par la police peu après l’attentat, reprochait à Samuel Paty d’avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, après une campagne de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux concernant le contenu de son cours.

M. Blanquer a mentionné « les réseaux sociaux qui ont joué un rôle si tragique dans cette affaire ».

Une élève du collège est poursuivie pour « dénonciation calomnieuse ». Cette adolescente, visée par une exclusion pour indiscipline, avait menti à son père en assurant avoir été sanctionnée pour s’être élevée contre la demande de M. Paty faite aux élèves musulmans, selon elle, de se signaler lors de son cours, ce qui était faux.

Dans l’enquête cinq élèves, âgés de 13 à 15 ans au moment des faits, ont par ailleurs été mis en examen, soupçonnés d’avoir désigné le professeur à son assassin.

« Éveiller les consciences »

Dans la matinée, une plaque a été inaugurée dans l’entrée du ministère de l’Éducation nationale par le premier ministre Jean Castex, aux côtés des parents et de la famille de Samuel Paty, qui ont souhaité rester très discrets et ne pas être filmés ni interrogés. Étaient présents de nombreux anciens ministres de l’Éducation, de gauche comme de droite.

La plaque dévoilée porte l’inscription « hommage à Samuel Paty, 18 septembre 1973 – 16 octobre 2020, professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique. Assassiné par un terroriste islamiste pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République dont la liberté d’expression ». Un square situé face à la Sorbonne sera également rebaptisé square Samuel Paty.

C’est dans une rue d’Eragny-sur-Oise (Val-d’Oise) que l’attentat s’était produit, à quelques centaines de mètres seulement du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) dont l’enseignant sortait.

Plusieurs centaines d’habitants d’Eragny-sur-Oise, où vivait Samuel Paty, se sont réunis en milieu de matinée pour une cérémonie. « Il habitait ici, il a été tué ici. (…) Cette barbarie nous a bouleversées », a confié Maguy, 75 ans, résidant près des lieux du drame.

Des jeunes ont lu des textes évoquant la liberté d’expression et une fresque colorée a été dévoilée sur le mur d’un gymnase, accompagnée d’une citation de Victor Hugo: « la liberté commence là où l’ignorance finit ».

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