
Indignation et inquiétude dans le Jura bernois et le canton du Jura

La décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 39% à la Suisse suscite la consternation dans la région Grand Chasseral (BE) et dans le canton du Jura. Elle fait peser de lourdes menaces sur des PME fortement orientée vers l'exportation, notamment l'horlogerie.
(Keystone-ATS) « C’est la consternation qui prévaut face à des taux abscons qu’il faut fustiger et déplorer », a expliqué vendredi le directeur de la Chambre d’économie publique Grand Chasseral Patrick Linder. Interrogé par Keystone-ATS, il estime que c’est aussi l’échec de la diplomatie suisse dans les négociations avec les Etats-Unis.
« La politique de Trump engendre une constellation néfaste pour les entreprises industrielles suisses avec des effets indirects ». Cette hausse des taxes douanières impacte non seulement les PME qui vendent des composants aux Etats-Unis, mais aussi celles qui les vendent à des entreprises internationales qui les commercialisent ensuite sur le marché américain.
La décision sur les droits de douane constitue un abandon des principes qui régissent le commerce international, selon Patrick Linder qui dénonce un geste unilatéral, protectionniste et agressif.
Le directeur de la Chambre d’économie publique Grand Chasseral interprète la décision sur les droits de douane comme une marque d’hostilité à l’égard de notre modèle de prospérité. Il appelle donc le Conseil fédéral à poursuivre les négociations.
Inquiétude aussi dans le Jura
L’indignation et l’incompréhension sont tout aussi grandes dans le canton du Jura doté d’un tissu économique aussi constitué de PME orientées vers l’exportation. « On est choqué et en colère, c’est une décision totalement injustifiée qui n’a pas de sens », a expliqué à Keystone-ATS le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie du Jura (CCIJ) Pierre-Alain Berret.
« De nombreux emplois sont menacés dans le canton du Jura », a estimé Pierre-Alain Berret. Cette décision s’ajoute à un franc fort, un autre élément qui péjore la compétitivité de la Suisse. Le directeur de la CCIJ estime que la Suisse paie aussi le prix de son isolement.