Infrastructures pour les énergies renouvelables promues à Fribourg
(Keystone-ATS) Les députés fribourgeois ont accepté jeudi un mandat interparti en faveur de la promotion et le développement des infrastructures d’énergies renouvelables. Ils n’ont pas suivi l’avis du Conseil d’Etat qui voulait le fractionner pour se concentrer sur le volet éolien.
Le mandat a passé la rampe par 90 voix contre 6 et 2 abstentions. Les dix auteurs demandent à l’exécutif de donner un coup d’accélérateur au développement des infrastructures de production d’énergies renouvelables dans le canton, en particulier pour le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, la géothermie et l’hydrogène.
Le fractionnement a été très disputé, avec un rejet par 52 voix contre 46, sans abstention. Les groupes UDC-UDF, PS ainsi que Verts et alliés ont soutenu majoritairement le mandat dans sa totalité. A l’inverse, les votes favorables à la position gouvernementale sont venus plutôt des rangs du Centre et du PLR-PVL.
Mâts de mesures
« L’innovation doit aussi valoir pour les énergies », a dit le député vert François Ingold. « C’est un paquet à mettre en combinaison, une réponse au réchauffement climatique », a noté sa collègue socialiste Marie Levrat. Il a été aussi question du comité de pilotage instauré pour la révision du volet éolien du plan directeur cantonal.
Dans sa réponse, le conseiller d’Etat Olivier Curty a invité en vain le Grand Conseil à fractionner le mandat et à prendre position ressource par ressource. La plupart des propositions concernent des projets ou études est en bonne voie, a insisté le ministre en charge de l’énergie.
Le gouvernement a donc demandé d’accepter en partie un volet relatif à l’éolien. Il a appuyé ainsi la pose de mâts de mesures, en jugeant que la démarche « apporterait indéniablement des données précieuses aux travaux du comité de pilotage, la vitesse des vents étant un critère essentiel à la planification ».
Dossier qui crispe
Le coût estimé de chaque mât s’élève à quelque 100’000 francs, pris en charge à 40% par la Confédération, a indiqué le Conseil d’Etat. Selon ce dernier, les données revêtent même une « importance stratégique ». Dans son intervention, le député PS Pierre Mauron a rappelé que le dossier éolien « crispait » à Fribourg.
« C’est le mandat de la confiance et de la transparence », a-t-il ajouté. A Fribourg, le mandat vise à obliger le Conseil d’Etat à prendre des mesures dans un domaine relevant de sa seule compétence. L’instrument permet au Grand Conseil de veiller à ce que le gouvernement exécute les lois correctement et dans les délais.