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Italie: Matteo Renzi quitte le Parti démocrate et crée son propre mouvement

"Je veux faire la guerre à Salvini, pas à Nicola Zingaretti", le nouveau chef du PD, a assuré Matteo Renzi. KEYSTONE/AP/ALBERTO PELLASCHIAR sda-ats

(Keystone-ATS) L’ex-chef du gouvernement italien Matteo Renzi, pointure de la gauche dans la péninsule, a annoncé mardi son départ du Parti démocrate (PD) pour créer son propre mouvement. Cela afin de mieux combattre les idées du chef de l’extrême droite Matteo Salvini.

Il a cependant assuré que lui-même et les élus qui le suivront continueraient à apporter leur soutien parlementaire au nouveau gouvernement de Giuseppe Conte, formé du PD et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème).

“Aujourd’hui, le PD est un ensemble de courants” politiques “et je crains qu’il ne soit pas en mesure de répondre seul aux agressions de Salvini et à la difficile cohabitation avec les 5 Etoiles”, a justifié M. Renzi dans une interview à La Repubblica, un quotidien de gauche.

Une trentaine d’élus

Selon sa propre estimation, une trentaine d’élus, entre députés et sénateurs, sur les quelque 160 que compte le PD au Parlement, devraient le suivre dans sa nouvelle aventure qui n’a toujours pas, officiellement du moins, de nom.

Le combat contre Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite souverainiste), revient comme un leitmotiv tout au long de l’interview. “Avoir renvoyé à la maison Salvini restera dans mon CV comme l’une des choses dont je suis le plus fier”, a-t-il souligné.

“Je veux faire la guerre à Salvini, pas à Nicola Zingaretti”, le nouveau chef du PD, a assuré Matteo Renzi.

Le populisme n’est pas défait

Matteo Salvini, dont le parti gouvernait depuis 14 mois avec le M5S, a provoqué une crise politique et entraîné la chute du premier gouvernement Conte début août, en espérant obtenir des élections anticipées pour revenir en force au pouvoir. Les sondages lui donnaient alors 36% à 38% des intentions de vote.

Mais Matteo Renzi a poussé en faveur d’une alliance entre le M5S et le PD pour éviter un retour anticipé aux urnes. “Le mauvais populisme qu’il (Matteo Salvini, ndlr) exprime n’est pas défait et doit être combattu au sein de la société”, a estimé l’ex-chef du gouvernement (2014-2016).

Pour le moment, aucune compétition électorale avec ses anciens alliés n’est prévue: Matteo Renzi a assuré que son mouvement ne participerait pas aux scrutins “pendant un an au moins”. “Les premières élections auxquelles nous nous présenterons seront les législatives, j’espère en 2023, et les européennes de 2024”, a-t-il dit.

“Une erreur”

Son départ a été accueilli avec préoccupation par ses anciens collègues de parti. “On est désolés, c’est une erreur” de la part de Renzi, a tweeté M. Zingaretti.

Dario Franceschini, ministre de la Culture et l’un des principaux leaders du PD, a lancé “c’est un gros problème” en parlant à Milan avec son homologue allemande Michelle Muntefering, selon l’agence AGI.

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