
Jura: le Parlement contre l’abandon précoce du français à Zurich

Le Parlement jurassien a exprimé mercredi "son profond regret" face à la décision du législatif zurichois de reporter l'apprentissage du français de la 7e à la 9e année. Dans une résolution interpartis acceptée à l'unanimité, il lui demande de revoir sa décision.
(Keystone-ATS) Les signataires soulignent que la cohésion nationale repose en grande partie sur «la connaissance réciproque des langues nationales et la capacité de communiquer entre régions linguistiques». Selon le législatif, l’apprentissage précoce d’une langue voisine favorise par ailleurs la mobilité des élèves, la compréhension mutuelle ainsi que différentes formes d’échanges interrégionaux.
Le Parlement demande au canton de Zurich de reconsidérer sa décision et de privilégier des solutions qui maintiennent le français à l’école primaire. Il demande aussi au Gouvernement jurassien de soutenir davantage les échanges linguistiques avec des classes alémaniques.
Enfin, l’exécutif jurassien doit prendre contact avec les autorités zurichoises «afin d’ouvrir un dialogue constructif» et de le faire réagir à cette présente, si possible dans un délai de trois mois.
Mardi déjà, le Grand Conseil neuchâtelois avait accepté une résolution interpartis allant dans le même sens.
Le parlement du plus grand canton suisse a accepté lundi une motion demandant de reporter l’apprentissage du français de la 5e année primaire à la 1ère année secondaire I (de la 7e à la 9e Harmos). Le texte a été approuvé contre l’avis du gouvernement zurichois qui a mis en garde contre un retrait unilatéral du «compromis linguistique».
Classes bilingues à Berne: pas de levier
Toujours sur le thème des langues, le député socialiste Pierre-André Comte a souhaité savoir, par le biais d’une interpellation, si le Gouvernement se sentait «concerné» par la décision de la ville de Berne de supprimer ses classes bilingues.
Le ministre de la Formation Martial Courtet a expliqué que l’exécutif observait «avec attention» les évolutions récentes en lien avec l’apprentissage des langues, notamment dans la Ville fédérale. Mais il a expliqué qu’il ne relevait pas de la responsabilité du canton de demander à la ville de Berne de revenir sur sa décision.
Cette réponse n’a pas convaincu Pierre-André Comte. «On ne peut pas se contenter de constater. J’aimerais bien que votre attention se traduise par des actes véritables en faveur du français», a-t-il lancé.