La BCF et le Groupe E entrent au capital de « La Liberté »
(Keystone-ATS) La Banque cantonale de Fribourg et le Groupe E entrent au capital-actions des Imprimeries St-Paul et du journal « La Liberté ». Propriétaire unique depuis 140 ans, la congrégation des Soeurs de Saint-Paul vend le tiers de ses parts.
La banque et le groupe énergétique s’engagent à parts égales, via une nouvelle société de participations nommée Sofripa. La vente nécessite encore le feu vert formel de la Congrégation pour les Religieux à Rome, a précisé la holding St-Paul dans un communiqué.
Dans les pages du quotidien fribourgeois, l’éditeur Thierry Mauron souligne qu’il ne s’agit pas du sauvetage d’un journal en crise. La situation financière de la société est saine.
Manque de relève
La décision des soeurs d’ouvrir le capital remonte à trois ans. Elle découle d’un constat de vieillissement et d’absence de relève à Fribourg et en Europe.
Il était de leur responsabilité de transmettre ce patrimoine qui leur avait été confié, expliquent-elles dans une lettre publiée dans « La Liberté ». Les soeurs ont pris leur temps pour trouver des actionnaires de la région qui maintiennent l’esprit et l’indépendance du quotidien.
Conserver l’indépendance
L’indépendance d’un média passe aussi par une assise financière solide, souligne le rédacteur en chef de « La Liberté » Louis Ruffieux. Celui-ci est satisfait que cette solution maintienne le centre de décision sur sol fribourgeois.
Le groupe français Hersant avait manifesté son intérêt, mais son offre a été déclinée. Une autre entreprise de presse était sur les rangs. Son nom n’est pas révélé, mais il ne s’agit pas de Tamedia, qui doit imprimer « La Liberté » à Berne dès janvier après la fermeture de la rotative de Saint-Paul.
De leur côté, les dirigeants des deux acquéreurs affichent leur motivation à préserver la pérennité du journal. Le patron de Groupe E, Dominique Gachoud, assure que l’entreprise n’a aucune intention d’utiliser « La Liberté » comme un instrument de communication.