
La Cour suprême indienne se penche sur la déportation de Rohingyas

(Keystone-ATS) La Cour suprême indienne examinait lundi une contestation en justice de la déportation de dizaines de milliers de Rohingyas vivant en Inde. Le gouvernement de Narendra Modi avait annoncé en août cette mesure controversée. La décision devait tomber dans l’après-midi.
Le recours a été introduit au nom de deux hommes rohingyas résidant dans un camp de réfugiés de New Delhi depuis qu’ils ont fui, il y a plusieurs années, les violences contre leur minorité musulmane en Birmanie bouddhiste. Officiellement 16’000, on estime cependant à 40’000 le nombre de réfugiés rohingyas en Inde.
New Delhi avait déclaré le mois dernier qu’elle comptait expulser les Rohingyas se trouvant sur son territoire, même ceux dûment enregistrés comme réfugiés auprès des Nations unies. Cette annonce avait déclenché une pluie de critiques parmi les défenseurs des droits de l’Homme.
Contraire à la Constitution
Selon la presse locale, les autorités soutiendront devant la Cour que ces réfugiés représentent une menace sécuritaire. Les Rohingyas démentent tout lien avec les organisations djihadistes internationales.
« Depuis cinq ou six années que nous sommes ici, nous ne nous sommes jamais sentis comme des étrangers ni n’avons éprouvé la peur », a déclaré Mohammad Salimullah, l’un des pétitionnaires, avant le début de l’audience. Les avocats des réfugiés estiment qu’une telle déportation serait contraire à la Constitution indienne.
La minorité musulmane rohingya est persécutée depuis des décennies dans l’Ouest birman. Depuis fin août, une nouvelle flambée de violence dans l’État Rakhine a précipité plus de 410’000 Rohingyas au Bangladesh voisin.
Si le Bangladesh est la destination principale des vagues successives de réfugiés rohingyas, certains d’entre eux ont, au cours du temps, trouvé abri en Inde et au Népal. Une petite communauté est aussi implantée au Pakistan.