La Suisse vient en aide à la France dans l’affaire Karachi
(Keystone-ATS) Paris a demandé l’aide du Ministère public genevois dans le volet financier de l’affaire Karachi. « Certaines investigations ont déjà été exécutées, d’autres sont encore en cours », a indiqué mercredi le Ministère public genevois à l’ats.
« La France a requis l’entraide judiciaire de la Suisse », a indiqué mercredi le service de presse du Ministère public genevois, confirmant une information de la « Tribune de Genève ».
Le procureur genevois, Jean-Bernard Schmid, a accédé aux demandes formulées par Renaud Van Ruymbeke, juge du pôle financier du tribunal de Paris. Le Ministère public précise que « le volet genevois de cette enquête porte exclusivement sur l’aspect financier de l’affaire » et non sur le volet terroriste.
En mai 2002, un attentat à Karachi avait causé la mort de 15 personnes, dont 11 ingénieurs français de la Direction des constructions navales travaillant sur les sous-marins. Selon une des hypothèses de la justice française, l’arrêt de certains paiements par Jacques Chirac, après son élection contre Edouard Balladur en 1995, serait une cause de l’attentat de Karachi.
Répercussions politiques
L’affaire a également des répercussions politiques: elle touche à Paris des proches du président Nicolas Sarkozy. Un témoin a affirmé que des transferts de fonds étaient organisés après des visites en Suisse.
L’épouse de Thierry Gaubert, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, a dit sur la radio Europe 1 avoir vu son mari ramener de l’argent en espèces après des voyages en Suisse en compagnie de Ziad Takieddine, autre suspect du dossier.
Thierry Gaubert et Ziad Takieddine allaient à Genève et Londres avant de revenir à Paris, a-t-elle ajouté. Son mari lui disait qu’il remettait l’argent à Nicolas Bazire, alors directeur de cabinet d’Edouard Balladur à Matignon et directeur de sa campagne présidentielle.