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La Turquie abandonne l’achat de missiles sol-air chinois

(Keystone-ATS) La Turquie a annulé un mégacontrat d’un montant de plus de trois milliards de dollars remporté il y a deux ans par une société chinoise pour équiper son armée de missiles sol-air. Cette décision avait alors soulevé les interrogations des alliés occidentaux d’Ankara.

La Turquie, membres de l’Otan, avait choisi China Precision Machinery Import and Export Corp (CPMIEC), qui avait mis 3,4 milliards de dollars sur la table, pour ce système. Ce groupe fait l’objet de sanctions américaines pour violation de l’acte de non-prolifération visant l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie.

“Il a été décidé que cet appel d’offre va être annulé. La décision a été validée par le Premier ministre cette semaine”, a indiqué dimanche un responsable au sein du cabinet d’Ahmet Davutoglu.

Transfert de technologies

Un responsable du sous-secrétariat du ministère de la Défense, qui a mené les négociations techniques avec la partie chinoise, avait dit en juillet que le principal point d’achoppement dans les pourparlers était la réticence de Pékin à accepter un transfert de technologies.

Le responsable du cabinet du Premier ministre turc a ajouté que le pays allait mettre sur pied son propre projet. Elle bénéficiera du “soutien d’un système d’armement mondialement reconnu”, a affirmé la chaîne CNN Turk.

Eurosam, un consortium franco-italien détenu par le missilier MBDA (coentreprise entre BAE Systems, Airbus et Finmeccanica ) et Thales, avait terminé en deuxième position lors d’un appel d’offres organisé en septembre en 2014. L’américain Raytheon avait également fait une offre avec son système de missile de défense Patriot.

Levée de boucliers

La décision d’Ankara de retenir une entreprise d’Etat chinoise avait provoqué la levée de boucliers des alliés de la Turquie au sein de l’Otan. Tous ont regretté notamment l’absence de compatibilité du matériel chinois avec leurs propres systèmes.

En août 2014, la Turquie, déjà contrariée par les hésitations de la Chine en matière de transfert de technologies, avait invité Eurosam et Raytheon à prolonger la validité de leurs propositions. Elle n’a pas clairement dit si elle avait l’intention d’intégrer son nouveau système de missiles de défense aux infrastructures de l’Otan.

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