Le Conseil de sécurité vote jeudi sur les colonies israéliennes

(Keystone-ATS) Le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter jeudi sur un projet de résolution qui réclame qu’Israël cesse ses activités de colonisation dans les territoires palestiniens ainsi qu’à Jérusalem-Est, ont affirmé mercredi des diplomates. La proposition émane de l’Egypte.
Le projet qualifie les implantations juives de « violation flagrante du droit international » et d’obstacle majeur à un accord de paix avec l’Autorité palestinienne.
Le texte, que l’Egypte a fait circuler mercredi soir, sera mis aux voix jeudi vers 15h00 (21h00 en Suisse), précisent des diplomates.
Ces colonisations sont considérées comme un frein majeur au processus de paix israélo-palestinien, les constructions étant effectuées sur des terres sur lesquelles les Palestiniens envisagent l’Etat auquel ils aspirent. Selon le projet de résolution égyptien, les colonies « mettent gravement en péril la viabilité de la solution à deux Etats », qui ferait coexister Israël avec un Etat palestinien.
Mettre fin à la colonisation est « essentiel pour sauver la solution à deux Etats », affirme le projet de résolution, qui appelle à prendre des mesures « immédiatement pour renverser la tendance négative sur le terrain ».
Position américaine
Aucune indication n’a filtré pour l’heure sur l’attitude qu’adopteront les Etats-Unis, qui bénéficient d’un droit de veto au titre de membre permanent du Conseil et protègent traditionnellement Israël des actions de l’ONU. A la Maison Blanche, on se refusait mercredi soir à tout commentaire.
Sur Twitter, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé Washington à « opposer son veto à cette résolution anti-israélienne ». L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a qualifié l’initiative de « sommet d’hypocrisie ».
« Il est absurde qu’au moment où des milliers de personnes se font massacrer en Syrie, le Conseil de sécurité consacre du temps et de l’énergie à discuter d’une condamnation de la seule démocratie véritable au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.
Même formulation
En février 2011, les Etats-Unis avaient mis en échec un précédent projet de résolution condamnant les implantations israéliennes. Le texte, que les 14 autres membres du Conseil avaient adopté, exigeait d’Israël « qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités d’implantation de colonies dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ». Le projet égyptien reprend la même formulation.
« Nous nous opposerons toujours à des propositions unilatérales », a récemment déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, à la radio militaire israélienne qui lui demandait ce que ferait Washington si un projet similaire de résolution était présenté au Conseil de sécurité. « S’il y a quelque chose de plus équilibré, je ne peux pas deviner ce que sera notre réponse », a-t-il ajouté.
Ultime occasion
Des diplomates onusiens voient dans ce projet l’ultime occasion pour le Conseil de sécurité d’agir sur le Moyen-Orient avant l’investiture de Donald Trump. Le futur 45e président des Etats-Unis a signalé qu’il soutiendrait Israël sur un certain nombre de sujets cruciaux et qu’il ne ferait pas pression sur l’Etat hébreu pour l’amener à reprendre les discussions avec l’Autorité palestinienne.
Les négociations de paix directes entre Israël et l’Autorité palestinienne sous l’égide des Etats-Unis sont suspendues depuis avril 2014.
En juillet dernier, le Quartet pour le Proche-Orient – Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations unies – a jugé qu’Israël devait stopper la construction d’implantations où, selon le Quartet, vivent au moins 570’000 Israéliens.