Le forcené de Bienne revient sur son opposition à l’Etat

(Keystone-ATS) Un ans après l’intervention policière à son domicile de Bienne, Peter Hans Kneubühl raconte son quotidien carcéral dans une interview fleuve publiée jeudi dans «Le Journal du Jura». Il y explique son opposition à la force publique et articule sa défense.

«La première chose à comprendre dans cette affaire, c’est que l’intervention policière du 8 septembre 2010 n’est qu’un événement dans une chaîne de nombreux autres. J’ai su que l’on en arriverait là au moins deux ans avant et presque toutes mes prévisions se sont avérées exactes».

«Justifier le déploiement d’un millier de policiers ne pose visiblement plus de problème à l’Etat», poursuit celui que les médias ont appelé le forcené de Bienne. Pour lui, «le motif avancé initialement, selon lequel j’étais un retraité atteint de confusion mentale, a été largement accepté par la presse et la population».

Sans regret

«Entretemps la psychiatrie forensique a trouvé une justification encore meilleure: un diagnostic de délire paranoïaque persistant, voilà qui autoriserait à coup sûr la justice à faire intervenir les troupes de l’OTAN», note non sans humour l’ingénieur sexagénaire.

M. Kneubühl ne regrette pas d’avoir blessé un policier d’un coup de fusil. Rappelant qu’il a «été attaqué par 200 soldats d’élite armés jusqu’aux dents», il souligne que «lorsque quelqu’un fait usage de la force armée pour agresser autrui, qu’il ne se plaigne pas ensuite s’il attrape une bosse!».

«Agression»

«Si j’ai survécu à cette agression, c’est parce que j’ai tout fait juste. Si j’avais agi autrement, ne serait-ce qu’une minute, aujourd’hui je serais un homme mort», renchérit le Biennois qui admet que la chance a également joué un rôle.

D’après lui, le fait qu'»il ait survécu à cette attaque dérange énormément la justice». Et d’accuser désormais cette dernière «de tordre la vérité» et de le «faire passer pour un agresseur atteint de troubles mentaux, à gros renforts de propagande».