Le milliardaire russe Boris Berezovski est décédé en Angleterre
(Keystone-ATS) Boris Berezovski a été retrouvé mort samedi à son domicile londonien, a rapporté Andreï Sidelnikov, figure de l’opposition. L’homme d’affaires russe autrefois proche du Kremlin était devenu l’un des plus fervents détracteurs de Vladimir Poutine.
Selon les médias britanniques, l’homme d’affaires aurait été retrouvé mort dans son bain, dans sa maison du Surrey. Selon son avocat russe Alexandre Dobrovinski, il s’est suicidé. Cette allégation a également été évoquée par les médias britanniques, mais aussitôt démentie par un ami de la famille.
«Ces derniers temps, Berezovski était dans un état horrible, très déprimé: il n’avait que des dettes, il était pratiquement ruiné, vendait ses tableaux», a ajouté M. Dobrovinski. De son côté, la police britannique considère la mort du milliardaire comme «inexpliquée» et enquête pour en établir les circonstances.
M. Berezovski «a demandé pardon» au président Vladimir Poutine et voulait revenir en Russie peu avant sa mort, a par ailleurs déclaré le porte-parole du Kremlin.
Ancienne éminence grise du Kremlin sous Boris Eltsine, tombé en disgrâce avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, M. Berezovski avait obtenu le statut de réfugié politique en Grande-Bretagne en 2003.
Appel à un coup d’Etat
Moscou a demandé à Londres à plusieurs reprises, sans succès, l’extradition de cet homme d’affaires controversé, inculpé en Russie pour avoir appelé à un coup d’Etat.
Il était visé par de nombreuses enquêtes, la dernière remontant à mai, après qu’il eut proposé une récompense à ceux qui «arrêteront le dangereux criminel Poutine». L’été dernier, il avait été débouté dans un procès contre le milliardaire Roman Abramovitch, propriétaire du club britannique de football de Chelsea.
M. Berezovski accusait son ancien associé et ami Abramovitch de l’avoir contraint par des «menaces» et «intimidations» à vendre en 2001 sa part dans le groupe pétrolier Sibneft pour 1,3 milliard de dollars (1,22 milliard de francs), un prix selon lui nettement en deçà de la véritable valeur de la compagnie. Il a dû payer 35 millions de livres (50 millions de francs) en frais de justice à Abramovitch.