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Le nouveau centre Unisanté répondra aux enjeux de santé publique

Le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard a présenté lundi "Unisanté", le nouveau centre académique qui répondra aux enjeux de santé publique dans le canton de Vaud. KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD sda-ats

(Keystone-ATS) Unisanté: c’est le nom du nouveau centre qui rassemble depuis le 1er janvier la PMU, l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP), l’Institut romand de santé au travail (IRST), Promotion Santé Vaud (ProSV) et le Programme cantonal Diabète.

Ce centre novateur et unique en Suisse compte quelque 800 collaborateurs, des soignants pour la plupart. Il a pour objectif de renforcer le pilotage de la politique de santé publique, à l’heure où les besoins de la population vaudoise vont en augmentant, a déclaré le conseiller d’Etat vaudois Pierre-Yves Maillard lundi devant la presse à Lausanne.

Continuité entre recherche et pratique

Des travaux ont été menés entre octobre 2017 et décembre 2018. Ils ont abouti à la fusion de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne (PMU) avec les autres acteurs opérant en matière de médecine générale et de prévention, a poursuivi le chef du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS).

Le regroupement de ces institutions permettra de prolonger les découvertes du monde académique dans les politiques publiques. Il vise à améliorer l’efficience dans l’attribution des ressources, mais aussi une meilleure coordination des activités de santé publique et des soins de première ligne.

Se réinventer

“La démographie nous impose une réflexion de fond. L’Etat n’est pas seulement un pourvoyeur de moyens”, a relevé M. Maillard. Les systèmes de soins et les pratiques médicales et soignantes doivent évoluer et pourront être appelés à se réinventer.

Du côté académique, la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne (UNIL) est associée. Elle pourra ainsi faire bénéficier de façon directe son environnement, s’est réjouie la rectrice Nouria Hernandez.

Evolution

Ce rapprochement est une plus-value immense pour garantir le meilleur état de santé de la population face aux enjeux du vieillissement et de l’augmentation des maladies chroniques, a ajouté Stéfanie Monod, directrice de la Direction générale de la santé (DGS).

Selon une étude prospective, il faudrait plus du double de lits hospitaliers pour répondre aux besoins des seniors d’ici 2040. Et plus d’un tiers de places supplémentaires en EMS. Ce n’est pas réaliste du tout, a observé Mme Monod.

Nombreux défis

Unisanté devra relever de nombreux défis et aura quatre missions principales, a expliqué son directeur général, le professeur Jacques Cornuz. En matière de prévention, il s’agira de développer de nouveaux programmes proches des citoyens et de leurs préoccupations.

Le centre vise à favoriser l’engagement des généralistes et des pharmaciens dans les programmes, tel que le dépistage du cancer du côlon. Il travaillera également sur les liens entre l’environnement (physique, chimique, travail) et la santé.

Au niveau recherche et enseignement, l’objectif est de promouvoir la médecine de famille à l’UNIL et de former des généralistes en santé au travail. Ou encore d’intervenir sur la problématique des usagers fréquents des urgences.

Une autre mission concerne l’accès aux soins et les réponses à donner aux besoins de santé de populations plus vulnérables. Enfin, le quatrième domaine concerne le développement des capacités d’analyse, de pilotage et de financement du système de santé.

Adhésion au projet

Unisanté, appelé également Centre universitaire de médecine générale et santé publique, sera lié par deux contrats de prestation, l’un avec la DGS et l’autre avec l’UNIL. Ces liens permettront également de mieux atteindre les objectifs de formation universitaire des futurs médecins.

La PMU hébergera juridiquement Unisanté qui s’étale géographiquement sur plusieurs lieux. Les collaborateurs auront les mêmes salaires et seront transférés aux mêmes conditions à la caisse de pension de l’Etat de Vaud.

La création du centre fait également suite à des difficultés de gouvernance à Promotion santé Vaud et financières à l’ISTR, a détaillé M. Maillard. Selon les autorités, le personnel adhère au projet. “On ne part pas de rien, on a une histoire commune”, a souligné Jacques Cornuz.

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