Le Parlement turc examinera une réforme renforçant Erdogan

(Keystone-ATS) Le parti au pouvoir en Turquie va soumettre « la semaine prochaine » au Parlement une réforme de la Constitution, a annoncé jeudi le premier ministre Binali Yildirim. Elle vise à élargir les pouvoirs du président.
M. Yildirim a ajouté que le texte serait soumis à référendum « au début de l’été » s’il est approuvé par le Parlement. La réforme, qui sera soumise au Parlement, sera « un texte appuyé par l’AKP (parti au pouvoir) et par le MHP (opposition nationaliste) », a poursuivi le premier ministre turc à l’issue d’un entretien avec le dirigeant de la droite nationaliste, Devlet Bahçeli.
Selon plusieurs responsables de l’AKP, la réforme voulue par le gouvernement prévoit le transfert de l’essentiel des pouvoirs exécutifs du premier ministre au président. Premier président turc élu au suffrage universel en 2014, Recep Tayyip Erdogan n’a eu de cesse d’exhorter le gouvernement à réformer la Constitution pour instaurer un régime présidentiel.
M. Yildirim a indiqué que la réforme, qui serait proposée, autoriserait le président à « conserver ses liens avec son parti politique », contrairement à ce que stipule la Constitution dans son état actuel.
Suppression du premier ministre
D’après les éléments qui ont fuité dans la presse progouvernementale, la réforme prévoit la suppression de la fonction de premier ministre. Le président, investi d’un rôle essentiellement protocolaire à ce jour, deviendrait l’unique tête de l’exécutif et aurait un, voire deux vice-présidents.
Une réforme de la Constitution nécessite un appui de deux tiers des députés (367) pour être adoptée directement et d’au moins trois cinquièmes (330) pour pouvoir être soumise à référendum. Avec 317 élus au Parlement, l’AKP ne peut espérer faire passer tout seul cette réforme. Il a entamé le mois dernier des négociations avec les nationalistes du MHP (40 députés).