
Les délégués de l’UDC veulent des détectives sociaux

(Keystone-ATS) Les délégués de l’UDC suisse, réunis samedi, aux Bugnenets (NE), ont voté à l’unanimité en faveur de la nouvelle loi sur la surveillance des assurés, qui prévoit l’engagement de détectives sociaux. Pour le parti agrarien, il faut lutter contre les abus.
Au total, 247 délégués ont voté en faveur de la loi. Aucune opposition n’a été relevée, mais une abstention a été notée.
« Plus personne – même pas la gauche politique – ne conteste aujourd’hui la nécessité de prendre des mesures contre l’escroquerie à l’assurance », a déclaré la conseillère nationale vaudoise Alice Glauser, au pied des pistes de ski où a grandi Didier Cuche. « C’est précisément pour permettre la poursuite d’une lutte rigoureuse et efficace contre ce genre d’abus que le Parlement a créé une nouvelle base légale ».
« Or, des milieux de gauche ont lancé un référendum contre ce projet sous le prétexte que tous les assurés feraient ainsi l’objet d’une suspicion généralisée. Cette bruyante indignation des protecteurs des escrocs à l’assurance est parfaitement déplacée. Il est normal que les personnes requérant une aide financière de l’Etat soient sérieusement contrôlées », a ajouté Alice Glauser.
Le conseiller fédéral Ueli Maurer a rappelé que les dépenses sociales (AVS/AI, coûts médicaux, aide sociale) augmentent chaque année et que leur croissance est forte. Au niveau de l’AVS, « si on ne fait rien, elle fera faillite d’ici à 2032 ». Il faut trouver des moyens pour l’assainir, en flexibilisant et en augmentant l’âge de la retraite, à 65 ans notamment pour les femmes, a ajouté le chef du Département des finances.
Vertu du « travail »
Le Fribourgeois Jean-François Rime a insisté sur le fait que « le travail doit porter ses fruits ». Selon lui, « il doit valoir la peine de travailler et d’assumer sa responsabilité individuelle ». Il faut faire en sorte que le fisc ne prélève pas jusqu’à 80% du revenu comme dans d’autres pays européens ».
Le président de l’UDC Suisse, Albert Rösti, a plaidé de son côté pour l’initiative populaire « Le droit suisse au lieu de juges étrangers » ou pour l’autodétermination, qui prévoit la primauté du droit suisse sur le droit international. Selon le Bernois, dire « oui » à ce texte, c’est dire « oui à la démocratie directe ».
L’initiative, qui sera soumise en votation en novembre, « ne menace pas les droits de l’homme », a expliqué le conseiller national. Car elle exclut le droit international impératif, soit en particulier l’interdiction de la torture, du génocide, de guerres d’agression, de l’esclavage et du renvoi dans un pays d’une personne renvoyée de mort.
De son côté Thomas Aeschi, conseiller national zougois, s’est à nouveau exprimé sur l’initiative sur l’immigration de masse. « Nous devons obliger le Conseil fédéral et le Parlement à appliquer les décisions du peuple » et faire en sorte que « le séjour des étrangères et des étrangers en Suisse soit limité par des plafonds et des contingents ».
Pour le Zougois, il est dès lors d’autant plus important « que vous nous aidiez tous à récolter des signatures pour l’initiative de limitation nommée « Pour une immigration modérée ». Celle-ci, lancée en janvier par l’UDC et l’ASIN vise à mettre fin à la libre circulation des personnes avec l’UE.
Avec Stéphane Henchoz
L’UDC neuchâteloise, organisatrice de l’événement où 400 personnes ont fait le déplacement, avait choisi comme invité d’honneur, le footballeur Stéphane Henchoz. Ce dernier a relevé que les délégués « ont chanté plus fort l’hymne national que les joueurs de l’équipe nationale ». A noter aussi la présence d’Yvan Perrin, ex-conseiller d’Etat neuchâtelois et ancien vice-président de l’UDC suisse.
L’assemblée a été animée musicalement par le groupe Vigaîts. L’artiste neuchâtelois MC Roger, qui a notamment parodié la chanson « Despacito » avec son clip « C’est l’apéro », s’est chargé aussi de mettre de l’ambiance lors de la pause de midi.