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Les dernières heures d’occupation d’UniMail se dessinent

(Keystone-ATS) A Genève, l’occupation nocturne d’UniMail par des étudiants propalestiniens vit ses dernières heures. Lundi, le rectorat de l’Université de Genève (UNIGE) a indiqué avoir déposé une plainte pénale pour violation de domicile, prélude à une évacuation.

Dans un courrier adressé à la communauté universitaire, la rectrice de l’UNIGE Audrey Leuba espère que la force ne sera pas nécessaire pour déloger les occupants. La coordination étudiante pour la Palestine est invitée à respecter l’ultimatum qui lui a été fixé et à libérer les locaux dans le calme. UniMail ferme à 22h00.

L’UNIGE comprend “le soutien et la solidarité que le collectif manifeste envers les victimes du conflit de Gaza”. Le rectorat précise toutefois que ce mouvement “doit respecter les règles de sécurité” et les limites légales. Le rectorat a considéré depuis le début l’occupation nocturne d’UniMail comme illicite.

Rencontre de la dernière chance

Lundi, Audrey Leuba a discuté avec une délégation de la coordination étudiante pour la Palestine. L’échange n’a pas permis d’accorder les points de vue. Une étudiante ayant participé à la rencontre a déclaré que la rectrice leur avait annoncé qu’une évacuation des lieux serait ordonnée dans la soirée.

En fin de journée, un rassemblement a débuté sur le parvis d’UniMail, organisé par la coordination étudiante pour la Palestine. Entre 300 et 400 personnes ont répondu à l’appel. Des slogans ont été entonnés, dont l’un demandant la démission de Mme Leuba, car la rectrice refuserait dorénavant tout dialogue.

Les étudiants propalestiniens demandent notamment que l’UNIGE prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu’elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens. Ils veulent aussi que l’institution mette en place une politique proactive d’accueil des étudiants palestiniens.

Accès filtrés

Après une série d’incidents mineurs et pour éviter tout dérapage grave, l’UNIGE a décidé depuis samedi soir de limiter l’accès au bâtiment UniMail aux seuls membres de la communauté universitaire. Des agents de sécurité filtrent maintenant les entrées. La nuit dernière, environ 80 personnes se trouvaient encore à UniMail.

Le rectorat de l’UNIGE avait formulé deux exigences à l’égard des étudiants. Il demandait que cesse l’occupation des locaux en dehors des heures d’ouverture d’UniMail. Il réclamait aussi qu’une banderole proclamant, en anglais, que la Palestine devait être libérée “du Jourdain à la mer” (“from the river to the sea”), soit enlevée. Une expression associée par certains à la destruction de l’Etat d’Israël.

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