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Les infirmières des blocs aux HUG demandent à Poggia d’intervenir

Les infirmiers des blocs opératoires des Hôpitaux universitaires genevois (HUG) et leurs soutiens demandent des négociations sur leurs horaires avec la direction. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Les infirmières et infirmiers des blocs opératoires des HUG demandent au conseiller d’Etat Mauro Poggia d’intervenir auprès de leur direction. Une centaine d’entre eux et de leurs soutiens ont manifesté samedi à Genève pour demander une négociation sur leurs horaires.

“Les blocs font bloc quand les HUG débloquent”, scandaient les participants. “Trente-cinq ans de boutique. Trente-cinq ans à me taire. On en a marre”, a affirmé l’une des infirmières. Au centre de leurs revendications, une modification du cadre horaire qui leur impose une heure de pause à la mi-journée, un dispositif pas applicable selon ces travailleuses et travailleurs de la santé.

Ceux-ci ont proposé de diviser cette heure en deux plages de 30 minutes. Mais l’une des deux ne serait pas comptabilisée, selon la direction des Hôpitaux universitaires genevois (HUG), et ils devraient alors travailler un jour supplémentaire par mois.

De son côté, la direction réaffirme que “rien n’a été modifié”, contrairement aux déclarations des infirmières et infirmiers, pour le moment et que des “discussions sont en cours” sur cette réforme. “Le Covid a montré des pratiques différentes entre certaines unités et une harmonisation est en réflexion”, a précisé à Keystone-ATS le porte-parole des HUG Nicolas de Saussure.

“Remerciement malvenu”

Pour les infirmières, cette séquence est celle de trop après une augmentation du temps de travail, une période au début de la pandémie où repos et vacances étaient limités, et des heures supplémentaires supprimées. Après un débrayage de deux heures d’une partie d’entre elles, elles ont décidé de porter leur lutte dans la rue en raison, selon elles, du manque de dialogue de la direction.

Celle-ci n’a pas apprécié le débrayage, qui ne devrait être décidé que si toutes les autres solutions n’ont pas abouti, fait remarquer le porte-parole. “C’était totalement inacceptable” et a retardé des opérations, selon M. de Saussure.

“Applaudis hier, ignorés aujourd’hui”, relevait de son côté une banderole dans la manifestation. Attablés à certains restaurants, des badauds ont applaudi les infirmières.

Après avoir aidé d’autres unités, comme les soins intensifs, alors que les opérations étaient suspendues au début de la pandémie, “le remerciement de la direction est malvenu”, a dit à Keystone-ATS l’une des infirmières. Selon elle, les conditions se sont détériorées depuis quelques années et il faut éviter qu’elles ne deviennent similaires à celles observées dans d’autres pays.

Résolution donnée à Poggia

Il faut un accord clair, dit-elle, comme certaines de ses collègues. Selon elles, des infirmiers et infirmières d’autres unités pourraient rejoindre le mouvement face à une direction qu’elles considèrent comme “en décalage”.

Une déconnexion partagée par un membre du conseil d’administration de l’hôpital. Venu en observateur, il affirme avoir voulu en savoir davantage “sur la réalité” à laquelle sont confrontés ces employés.

Au terme de la manifestation, une résolution a été votée puis apportée au Départment de la sécurité et de la santé (DSES) dirigé par M. Poggia. Les infirmiers et infirmières demandent au conseiller d’Etat d’oeuvrer auprès leur direction pour l’ouverture de négociations pour un cadre horaire qui honore les patients, la santé du personnel et l'”entier” de la loi.

De son côté, la direction ne reconnaît pas Avenir syndical, qui représente ces travailleurs. “Les thématiques qui sont dénoncées sont reconnues, légitimes et discutées, mais avec les partenaires sociaux habituels”, dit le porte-parole.

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