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Licenciement et enquête administrative après l’évasion d’un détenu

Suite à l'évasion d'un détenu la nuit du 1er au 2 septembre, la Direction de la sécurité et de la justice du canton de Fribourg lance une enquête administrative sur le fonctionnement de la Prison centrale (image d'archives). Keystone/MARCEL BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Suite à l’évasion de l’auteur présumé de l’assassinat de Frasses (F), une enquête administrative est lancée sur le fonctionnement de la Prison centrale, à Fribourg. Une procédure de licenciement est également en cours contre un collaborateur.

Les premières analyses et auditions en lien avec l’évasion de l’auteur présumé de l’assassinat de Frasses ont révélé des manquements dans l’application du processus de travail. La Direction de la sécurité et de la justice (DSJ) a donc décidé d’ouvrir une enquête administrative sur le fonctionnement de la Prison centrale, a-t-elle fait savoir mercredi dans un communiqué.

Interrogé sur la nature des manquements, Didier Page, secrétaire général adjoint de la DSJ, indique seulement qu’ils concernent des éléments liés à la surveillance. Les gardiens de nuit ont diverses tâches à effectuer et horaires à respecter. “Tout n’a pas été fait dans les règles de l’art”, commente-t-il.

Et d’ajouter que, pour l’instant, aucun indice ne permet de se prononcer sur leur fréquence. Ce sera à l’enquête de déterminer si les manquements constatés dans le service de nuit sont généralisés ou non.

Effectifs en question

L’enquête devra également examiner si les manquements ont été induits par des éléments tels que les horaires ou la dotation en personnel, écrit la DSJ. “Indépendamment de cette enquête, nous estimons que la Prison centrale devrait être mieux dotée en personnel”, reconnaît Didier Page.

Il s’agira de déterminer si le manque général d’effectifs pourrait avoir influencé les processus de travail, poursuit-il. Et de confier que la surveillance de nuit est assurée par trois agents de détention pour cent détenus.

Procédure de licenciement

Parallèlement, la Direction de la sécurité et de la justice (DSJ) a ouvert une procédure de licenciement pour justes motifs, avec suspension immédiate de son activité, à l’encontre de l’une des personnes en charge du service de nuit le soir de l’évasion. La décision a été prise mardi et la personne notifiée mercredi, précise Didier Page.

Ce collaborateur, qui n’était pas novice dans le métier, a commis des fautes individuelles graves qui vont au-delà des manquements généraux constatés cette nuit-là, explique-t-il sans pouvoir donner davantage de précisions. La DSJ n’exclut pas l’ouverture d’autres procédures individuelles en fonction des résultats de l’enquête.

Expert indépendant mandaté

Pour réaliser cette enquête administrative, la DSJ collaborera avec l’expert indépendant Henri Nuoffer. Cet enseignant au Centre suisse de formation du personnel pénitentiaire a été directeur des Etablissements de Bellechasse et secrétaire général de la Conférence latine des chefs des départements de justice et police.

La DSJ espère avoir les résultats de l’enquête si possible courant novembre mais en tout cas avant la fin de l’année, a indiqué son secrétaire général adjoint.

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