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Manifestation pour un retrait total des déchets de Wittelsheim

(Keystone-ATS) Quelque 250 personnes ont manifesté samedi à Wittelsheim, en Alsace, pour réclamer le déstockage total des déchets industriels du centre souterrain Stocamine, a constaté l’AFP. Le retrait partiel décidé par le gouvernement doit débuter dans quelques jours.

“Nous demandons une fois de plus le déstockage total, seule solution pour préserver la nappe phréatique d’Alsace, la plus importante d’Europe”, a déclaré Yann Flory, porte-parole des associations locales et syndicats d’anciens mineurs à l’origine du rassemblement sur le site Stocamine. Cette position “a été exprimée par la quasi-totalité de la population et des élus”, a-t-il ajouté.

Le gouvernement français a retenu en août la solution d’un retrait partiel, centré sur les déchets les plus dangereux contenant du mercure. L’opération commencera d’ici à la fin du mois, a précisé la direction du site. Les déchets extraits seront restockés dans une ancienne mine en Allemagne, adaptée à leur accueil.

Non loin de Bâle

Stocamine a été ouvert en 1999 à 550 mètres sous terre dans une ancienne mine de potasse à côté de Mulhouse et à moins de 50 km de Bâle. Elle a cessé son activité seulement trois ans après en raison d’un incendie. Il a fallu ensuite attendre dix ans pour que l’Etat se prononce sur le sort des 44’000 tonnes de déchets enfouis.

En 2012, un premier scénario retenu par l’Etat avait provoqué une levée de boucliers dans la région. Il prévoyait une fermeture du site avec un enfouissement définitif des déchets, après un retrait préalable des déchets les plus dangereux.

Il y a quelques semaines, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal avait tranché, après une nouvelle concertation, faveur d’un scénario prévoyant désormais le retrait de 93% du mercure, au lieu de 56%.

Menace de pollution

Pour le collectif Déstocamine, c’est un “premier pas positif” mais insuffisant. Le collectif estime que ce scénario aboutit à confiner sur place environ 36’000 tonnes de déchets par des barrages de béton et d’argile et n’empêchera pas à très long terme la pollution de la nappe phréatique voisine.

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