Polémique à Genève autour de l’exposition Body Worlds

(Keystone-ATS) L’exposition itinérante Body Worlds, qui met en scène des corps humains sans peau, fait des vagues à Genève avant même de prendre ses quartiers à Palexpo. Le député UDC au Grand Conseil Marc Falquet réclame son interdiction. Il dénonce une « mascarade grotesque ».
M. Falquet a adressé une question écrite au Conseil d’Etat pour lui demander de se positionner. Dans cette lettre que l’ats s’est procurée vendredi, le député estime que les corps tels qu’ils sont présentés au public, dans des situations impudiques ou ridicules, « laissent un sentiment de dégoût » et que cette exposition comporte une part de blasphème et d’affront au sacré.
La dimension pédagogique revendiquée par les organisateurs de l’exposition est balayée par M. Falquet. « Exposer des cadavres présente-t-il un quelconque aspect éducatif, un intérêt sanitaire ou scientifique? », s’interroge-t-il. « Accepterions-nous une telle mascarade grotesque s’il s’agissait des dépouilles de nos parents »?
Le député considère que l’exposition Body Worlds viole la constitution genevoise qui décrète que la dignité humaine est inviolable et va à l’encontre de la Convention internationale pour la protection des Droits de l’Homme et de la dignité de l’être humaine à l’égard des applications de la biologie et de la médecine.
200 spécimens humains
Body Worlds est une exposition itinérante qui a déjà fait étape dans de nombreuses villes. Les 200 spécimens humains présentés sont conservés grâce à une technique mise au point par l’anatomiste allemand Gunther von Hagens. Les liquides organiques sont remplacés par du silicone.
Body Worlds – le cycle de la vie a attiré plus de 44 millions de visiteurs. L’exposition s’arrête à Genève, à Palexpo, du 21 septembre au 7 janvier 2018. Elle avait auparavant fait escale à New-York, Bâle et Berlin, notamment.