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Pour un développement du territoire et, contrôlé, de l’aéroport

Huit objets étaient soumis aux Genevois dimanche. L'initiative "Pour un pilotage démocratique de l'aéroport" a été acceptée. Mais un recomptage des voix a été ordonné pour le déclassement de la zone agricole à Pré-du-Stand et la création d'une zone de développement au Petit-Saconnex. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Les Genevois sont divisés sur le développement de leur canton. S’ils ont nettement accepté dimanche de mieux contrôler l’aéroport, le résultat des scrutins sur les projets immobiliers est serré. Le taux de participation s’est élevé à 36,82%.

En raison du très faible écart de voix, les résultats définitifs des votations cantonales sur le déclassement d’une zone agricole au Pré-du-Stand, au Grand-Saconnex, et sur la densification du village du Petit-Saconnex ne seront pas connus avant lundi soir. La Chancellerie, qui n’a « aucun doute sur la conformité du vote », a demandé un recomptage des voix.

Dimanche, le premier objet a été accepté par 50,01% des voix, soit 15 voix d’écart. « Du jamais vu », a indiqué devant les médias le conseiller d’Etat Serge Dal Busco, en charge du Département des infrastructures. Quant à la création d’une zone de développement au lieu-dit « Les Crêts », au Petit-Saconnex, elle a été refusée par 50,06% des voix, soit 114 voix de différence.

« Des projets de qualité »

Le résultat d’un autre scrutin touchant à l’immobilier est, lui aussi, serré. L’initiative de la gauche et de l’ASLOCA « Construisons des logements pour toutes et tous », visant à rendre obligatoire le déclassement des terrains en zone de développement lors des périodes de pénurie de logements, a été acceptée à 50,4%. Cette disposition était jugée trop rigide par la droite et les milieux immobiliers.

« La population est profondément divisée sur les questions d’aménagement. La question de la qualité des projets est centrale », a commenté Serge Dal Busco, interrogé sur une éventuelle révision de plans localisés de quartier ou du Plan directeur cantonal, qui prévoit 600’000 habitants à l’horizon 2030.

Renégocier avec Berne

Les Genevois ont en revanche clairement dit « oui » à l’initiative constitutionnelle « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève » et refusé son contre-projet. Le texte, qui demande un développement maîtrisé de la plateforme afin que les nuisances qu’elle génère soient aussi prises en compte, a été accepté à 56,27% et par toutes les communes sous la trajectoire des avions.

Lancée en 2016 par la Coordination régionale pour un aéroport urbain respectueux de la population et de l’environnement (CARPE), l’initiative prévoit que le Grand Conseil et les communes devront approuver la planification de la régie publique, qui perd ainsi son autonomie. Le texte, qui avait récolté 14’450 signatures, a ouvert le débat sur le développement de l’aéroport.

De 17 millions de passagers annuels, il est prévu d’en accueillir 25 millions en 2030, soit 236’000 mouvements d’avions, selon la fiche du plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA) adoptée par le Conseil fédéral en 2018. Elaborée par l’Office fédéral de l’aviation civile avec le canton de Genève et l’aéroport, elle fixe une nouvelle courbe du bruit qui a eu pour effet une perte de valeur de biens immobiliers.

Le Conseil d’Etat doit à présent élaborer une loi d’application. Pour Lisa Mazzone, présidente de la CARPE et conseillère nationale Verte, ce vote est un signal clair: « L’aéroport impacte tellement notre région qu’il faut une véritable concertation. » Selon elle, le contexte politique est favorable à une renégociation avec Berne du développement de l’aéroport, « si le canton de Genève le demande. »

Limiter les pesticides

Egalement au nom de la santé et de l’environnement, les Genevois ont accepté par 89,41% de dire « oui » à l’initiative constitutionnelle visant à limiter fortement l’utilisation de produits phytosanitaires dans le canton. La nouvelle disposition prévoit que l’Etat encourage le développement de méthodes alternatives, notamment par un soutien économique ou technique.

Quant à l’initiative populaire de la Ligue suisse contre la vivisection visant à modifier le fonctionnement de la commission cantonale pour les expériences sur les animaux, elle a été refusée dimanche par 64,42% des votants. Elle était combattue par le Conseil d’Etat, l’Université et les Hôpitaux universitaires de Genève.

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