
Procès Adoboli: l’accusé dit avoir été influencé par ses collègues
(Keystone-ATS) L’ex-courtier d’UBS Kweku Adoboli, jugé pour une fraude ayant coûté 1,8 milliard à la banque, a assuré lundi lors de son procès à Londres que son comportement a été influencé par ses collègues. Il a notamment mis en cause le directeur de la banque d’affaires Carsten Kengeter.
Continuant de plaider non coupable, Kweku Adoboli a indiqué que ses collègues avaient fait pression sur lui en juillet 2011 pour qu’il change sa stratégie sur les marchés financiers et parte du principe que les cours allaient évoluer à la hausse. C’est ce changement qui l’aurait conduit à générer d’énormes pertes.
Caricature d’un ours
Ces pressions auraient atteint leur apogée lorsqu’un collègue de Kweku Adoboli au sein du département ETF (« Exchange Traded Funds ») a envoyé une caricature du trader ghanéen sous les traits d’un ours – animal symbolisant les marchés baissiers.
« A ce moment-là, j’ai craqué, j’ai tout simplement craqué », a lancé Kweku Adoboli à la cour. Il a alors modifié ses positions sur les marchés financiers, mais les cours se sont ensuite effondrés.
Les positions ont dégringolé de 30%, a-t-il indiqué. « Mais je les ai maintenues, suivant les conseils des personnes qui m’entouraient. Si seulement je ne les avais pas écoutés, je ne serais pas là aujourd’hui! »
Patron de la banque d’affaires
Parmi les collègues qui l’ont influencé se trouve le patron de la banque d’affaires, a ajouté Kweku Adoboli. Carsten Kengeter a échangé ses vues sur les marchés financiers avec Kweku Adoboli le 12 juillet.
M. Kengeter a notamment cité une conversation avec l’ancien membre de la direction de la Banque centrale européenne Axel Weber. Selon cet échange, les marchés financiers étaient sur le point de repartir à la hausse.
« Il aurait été grossier de la part d’un trader relativement inexpérimenté d’ignorer les propos du patron de la banque d’affaires », a souligné Kweku Adoboli.
La justice britannique reproche à Kweku Adoboli au total six « abus de position » ou fraudes comptables qui pourraient lui valoir jusqu’à dix ans de prison.