Repentir d’une Nord-Coréenne de retour après sa défection au Sud
(Keystone-ATS) Une Nord-Coréenne rentrée au pays après avoir fait défection et vécu en Corée du Sud est apparue à la télévision nord-coréenne. Elle y a dit ses regrets et déchiré les mémoires qu’elle avait écrits au Sud pour promouvoir le christianisme.
Le site internet officiel de la Corée du Nord, Uriminzokkiri, a diffusé samedi une vidéo de Son Ok-Sun, 50 ans. Elle y exprime ses regrets pour avoir fui en Chine en 2000 et son désenchantement avec la Corée du Sud où elle est arrivée en 2007. C’est là qu’elle avait publié ses mémoires, racontant sa défection et sa conversion au christianisme.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un tente de faire revenir ses compatriotes qui ont fait défection en leur promettant de les gracier, en plus de leur donner récompenses et emplois. Ceux qui rentrent font également des apparitions dans les médias officiels, Pyongyang s’efforçant apparemment par ce moyen d’encourager davantage de personnes à les imiter.
« Je veux me sacrifier pour la réunification (des deux Corées) », déclare-t-elle, avant de déchirer les pages de son livre, « En quête de la lumière », écrit sous le pseudonyme Esther Joo. « Ce livre a été écrit, à l’instigation des ennemis, pour dépeindre sous un mauvais jour la mère-patrie », ajoute un commentateur tandis qu’elle détruit son ouvrage.
Contrôles aux frontières
Mme Son explique aussi que beaucoup de choses se sont améliorées en Corée du Nord depuis son départ. Elle raconte que la Corée du Sud est minée par la corruption, les conflits du travail et connaît un taux de suicide très élevé.
Dans la vidéo de 20 minutes, on la voit en train de se promener dans Pyongyang, s’émerveiller devant les grands immeubles et dans un aquarium ou en pleurs dans une maternelle. Au total, selon les médias sud-coréens, 15 Nord-Coréens qui avaient fait défection sont rentrés dans leur pays depuis 2011.
On ignore à quelle date Mme Son a pris le chemin du retour.
Le nombre de Nord-Coréens passant au Sud est tombé à 1277 en 2015 contre 2700 en 2011. Cela coïncide avec le renforcement des contrôles aux frontières institué par Kim Jong-Un, selon le ministère sud-coréen de l’Unification, qui s’occupe des affaires intercoréennes.