
Scandale du Libor: RBS écope de 615 millions de dollars d’amendes
(Keystone-ATS) Après Barclays et UBS, la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) écope à son tour de lourdes pénalités pour son rôle dans le scandale de manipulation du taux interbancaire Libor. Elle payera au total quelque 615 millions de dollars (559 millions de francs).
Dans le détail: 87,5 millions de livres (125,1 millions de francs) iront au régulateur britannique des marchés financiers (FSA), 325 millions de dollars à son homologue américain (CFTC), et 150 millions de dollars au Département américain de la justice, en vue de « mettre fin aux enquêtes », a précisé RBS mercredi.
De 2006 au plus tard jusqu’à 2010, des courtiers de RBS à Londres, Singapour et Tokyo ont participé à des manipulations du taux de référence du marché monétaire. Les agissements ont continué même après qu’ils avaient appris qu’une enquête était en cours.
21 personnes en cause
Ces manipulations, principalement en yens et en francs suisses, sont le fait de 21 salariés de RBS, qui ont tous quitté le groupe ou ont été soumis à des mesures disciplinaires.
RBS, détenu à 81% par l’Etat depuis son sauvetage de 45,5 milliards de livres durant la crise financière de 2008, a décidé de financer les amendes en réduisant les bonus de son personnel. RBS a indiqué mercredi que les réductions ou suppressions de bonus lui avaient permis de récupérer environ 300 millions de livres.
Moins qu’UBS
L’amende infligée à RBS est largement inférieure à celle d’UBS, qui a déboursé un milliard et demi de dollars. Près de vingt autres grandes banques internationales sont dans la ligne de mire, notamment aux Etats-Unis, où une quinzaine d’établissements ont été assignés à comparaître en justice.
Le Libor est fixé à Londres sur la base de taux communiqués par un panel de banques internationales. C’est l’un des taux auxquels les banques se prêtent de l’argent entre elles. Central dans la finance puisque plus de 300’000 milliards de dollars de produits financiers dépendent de lui, il a aussi une incidence sur les prêts aux ménages et aux entreprises.