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Premier voyage pour le laboratoire spatial Columbus

Le laboratoire Columbus quittera dimanche l'Allemagne pour le Etats-Unis. Keystone

Le laboratoire spatial européen Columbus – projet auquel participent Hautes Ecoles et entreprises suisses – a quitté dimanche l'Allemagne pour le Centre spatial Kennedy.

Il aura fallu dix ans et un budget d’environ 1,55 milliard de francs pour construire ce laboratoire multifonctionnel qui rejoindra la station spatiale internationale en 2007.

Ce laboratoire de 13 tonnes a été construit par l’Agence spatiale européenne (ESA). Celle-ci avait initialement prévu de le mettre sur orbite en 2004, mais le projet avait été retardé suite à la désintégration en vol de la navette Colombia, il y a trois ans.

Pour André Balogh, directeur de l’Institut international pour les sciences spatiales, qui a son siège à Berne, le destin de Columbus dépend désormais de la santé du programme des navettes spatiales américaines.

Une vraie préoccupation

«Actuellement, Columbus est censé être lancé dans 18 mois, indique-t-il. Mais cela dépend vraiment de la manière dont vont se dérouler les prochains vols des navettes. Il y a une vraie préoccupation, car en cas de nouveaux problèmes, Columbus pourrait ne jamais atteindre la station spatiale internationale».

Cela représenterait une catastrophe pour les scientifiques qui ont investi des années de travail dans ce module cylindrique de 4,5 mètres de diamètre. L’engin doit permettre aux chercheurs de mener des expériences en apesanteur.

Selon l’ESA, ce laboratoire sera opérationnel dix ans et permettra de réaliser des centaines d’expériences dans un grand nombre de disciplines.

Il comportera dix «racks» ayant chacun la taille d’une cabine téléphonique. Alimenté en énergie et muni d’un système de refroidissement, Columbus accueillera son propre laboratoire autonome et permettra de transmettre des vidéos et des données aux chercheurs restés sur Terre.

Données traitées à Zurich

Nommé Biolab et spécialisé dans les expériences en biologie, l’un de ces «racks» embarqués sur Columbus représente un intérêt tout particulier pour la Suisse étant donné que ses données seront traitées à Cologne et au Space Biology Group de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.

André Balogh, qui était membre du comité de l’ESA dans les années 80, lorsque le projet Columbus n’en était encore qu’au stade des discussions, indique que les scientifiques font anxieusement face à une longue attente. Il leur tarde d’assister au lancement du laboratoire.

«Actuellement, ces expériences ne peuvent être menées nulle part ailleurs, car elles nécessitent une longue exposition en apesanteur», explique-t-il. Et d’ajouter que de grands espoirs ont été placés dans certaines expériences biologiques concernant notamment la croissance des cristaux de protéines ainsi que des tests sur les fluides.

L’apport des entreprises suisses

Le projet Columbus a été mené par une quarantaine d’entreprises provenant de dix pays européens, dont la Suisse.

Columbus emportera par exemple un capteur de point de rosée, un instrument destiné à mesurer l’humidité et conçu par Meteolabor, une entreprise basée à Wetzikon dans le canton de Zurich. Le système se base sur le thermohygromètre Thygan fabriqué par cette société et qui est utilisé par les météorologues suisses.

Basé à Zurich, Alcatel Suisse a de son côté fourni un équipement pour l’alimentation et le contrôle de différents composants électriques. Enfin, la société Mcanex, située à Nyon, a été chargée de développer et de produire des joints de haute précision destinés au bras robotique européen qui sera monté sur la station spatiale internationale.

swissinfo, Adam Beaumont
(Traduction de l’anglais: Olivier Pauchard)

– Columbus a quitté dimanche le site de Brême. Un avion d’Airbus transportera le laboratoire jusqu’au Centre spatial Kennedy, aux Etats-Unis.

– Selon l’Agence spatiale européenne (ESA), l’absence presque totale de gravité fournira un environnement unique pour de nombreuses recherches médicales ainsi que pour le développement d’équipements industriels à hautes performances.

– Le budget annuel de l’ESA est d’environ 4,5 milliards de francs. En tant que pays membre, la Suisse a contribué à ses activités avec un budget de 138 millions de francs en 2003.

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