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Encore plus rapidement sur le Jungfraujoch

Actuellement, il faut un peu plus d'une heure et demie pour atteidre le Jungfraujoch en train à crémaillère. Keystone

Les touristes pourront peut-être accéder au Jungfraujoch (3570 mètres) par un ascenseur rapide. Les Chemins de fer de la Jungfrau ont commandé une étude de faisabilité pour ce projet.

La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage annonce d’ores et déjà son opposition.

Située dans le canton de Berne, le Jungfraujoch pourrait être un jour accessible non seulement par le célèbre train à crémaillère, mais aussi par un ascenseur ou un funiculaire souterrain. Les Chemins de fer de la Jungfrau (JHB) ont annoncé avoir chargé un bureau d’ingénieurs de réaliser une étude de faisabilité.

La liaison en ascenseur ou en funiculaire, qui partirait de la vallée de Lauterbrunnen, serait la plus longue de ce type au monde. Grâce à cette installation, la visite de la Jungfrau pourrait devenir une excursion d’une demi-journée, selon les responsables de la société qui ont tenu conférence de presse mardi à Interlaken.

Pour les ingénieurs mandatés de la société bernoise IUB, les touristes pourraient atteindre le Jungfraujoch en une vingtaine de minutes, y compris une pause de 8 minutes à mi-parcours pour permette une adaptation physiologique. Aujourd’hui, en partant de Lauterbrunnen, le trajet dure environ 100 minutes.

Côté financier, les coûts du projet sont évalués entre 160 et 200 millions de francs. La question de savoir si l’entreprise aura recours à un emprunt reste ouverte, précise Kathrin Naegeli, porte-parole des JHB. La société dégage un cash-flow annuel de 40 millions de francs. Les travaux débuteraient au plus tôt dans six ans.

Optimisme

Thomas Bieger, président du conseil d’administration de JBH, professeur et spécialiste du tourisme à l’Université de Saint-Gall, s’est déclaré optimiste quant à la faisabilité du projet. Une liaison rapide serait un avantage économique de premier ordre pour le Jungfraujoch mais ne remplacerait en aucun cas le train actuel à crémaillère.

L’intérêt du train pourrait même être multiplié par le fait que les touristes pourraient employer l’un ou l’autre mode de transport pour monter ou descendre. La nouvelle installation créerait en outre des places de travail. Il faudra encore de nombreuses études pour boucler le dossier.

La géologie des lieux, la protection de l’environnement et les relations avec les propriétaires de terrain sont des questions qui doivent encore être tirées au clair. Une analyse sur le plan médical est également nécessaire. Elle devra déterminer les conséquences sur la santé d’une montée en vingt minutes de quelque 2600 mètres.

Scepticisme

Selon ses concepteurs, le projet ne portera pas atteinte à des zones de haute montagne jusqu’ici préservées et inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais des rencontres doivent encore avoir lieu avec des représentants des organisations de protection de la nature et le Club alpin.

La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage (FP) a d’ores et déjà réagit avec scepticisme à ce projet. Elle craint une augmentation de la pression sur le paysage et un accroissement des activités de loisirs dans la région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn, indique sa porte-parole Christine Neff.

La fondation craint aussi que la présence de davantage de monde au Jungfraujoch ne nécessite de nouvelles constructions.

swissinfo avec les agences

Le train à crémaillère vers le Jungfraujoch part de la Petite Scheidegg par un tunnel à travers l’Eiger et la Jungfrau. Le train parcourt environ neuf kilomètres pour monter de près de 1400 mètres.

Ce projet ferroviaire avait été lancé dès 1860. Les travaux de creusage ont commencé il y a 112 ans. La ligne a été ouverte en 1912 et a connu depuis lors une fréquentation qui n’a ralenti que pendant les deux guerres mondiales.

Le record de fréquentation a été atteint l’an dernier avec 703’000 touristes se sont rendus sur le Jungfraujoch (+ 12% par rapport à 2006).

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