
Star comique, Adam Sandler change de registre et attendrit Cannes

(Keystone-ATS) Véritable star aux Etats-Unis avec ses comédies grand public, l’acteur Adam Sandler se fait profond dans « The Meyerowitz Stories », présenté dimanche à Cannes. Il y interprète un fils en quête de reconnaissance face à un père écrasant incarné par Dustin Hoffman.
En lice pour la Palme d’or, cette comédie new-yorkaise pur jus brosse le portrait d’une famille dysfonctionnelle, sans renouveler le genre.
Outre un Dustin Hoffman, sculpteur à l’ego boursouflé et père défaillant, le film réalisé par Noah Baumbach (« Frances Ha ») réunit un casting impressionnant: Ben Stiller en fils à qui tout semble réussir, Emma Thompson en belle-mère alcoolique et bien sûr Adam Sandler.
Pour « tuer le père », son personnage a mis en sommeil ses velléités artistiques, préférant se consacrer à l’éducation de sa fille. Un équilibre qui va finir par chavirer. Ce protagoniste tout en finesse est loin de l’humour potache qui a fait le succès de Sandler outre-Atlantique et des monsieur-tout-le-monde aux aspirations limitées qu’il interprète habituellement.
« Acteur formidable »
« Il est frustrant de voir combien Adam Sandler peut être bon quand il ne joue pas des films typiques d’Adam Sandler », a estimé le site de cinéma IndieWire. Le quotidien britannique The Guardian l’a qualifié d' »acteur formidable à l’écran ».
« Le scénario était drôle, il était émouvant. (…) Je ne pouvais pas croire que nous allions faire ce film et raconter cette histoire », a déclaré Adam Sandler, visiblement touché, en conférence de presse. Il avait déjà surpris la Croisette avec « Punch Drunk Love » de Paul Thomas Anderson, prix de la mise en scène à Cannes en 2002.
« The Meyerowitz Stories » est le second film en compétition cannoise à être distribué par la plateforme Netflix, après « Okja » présenté vendredi. Une présence qui fait polémique.
Prenant part dans le débat, le réalisateur new-yorkais a rappelé son attachement aux salles obscures. « J’ai fait tous mes films avec l’ambition qu’ils soient projetés sur grand écran », tout en saluant le « soutien » du géant américain.