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Strasbourg déclare la guerre au moustique tigre

(Keystone-ATS) Face au moustique tigre, l’Eurométropole de Strasbourg a annoncé lundi intensifier sa lutte en utilisant un larvicide biologique. Ce petit insecte reconnaissable grâce à ses rayures noires et blanches peut être vecteur de maladies virales, comme la dengue, ou le chikungunya.

Comme dans d’autres régions françaises, “on assiste depuis quelques années – et ça ne fait que progresser- à la prolifération du moustique tigre”, aussi connu sous le nom scientifique d’Aedes albopictus, constate la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs. “Il ne faut pas prendre ça à la légère et il faut donc être plus que jamais dans la prévention”, a-t-elle insisté lors d’un point presse.

L’Eurométropole a ainsi multiplié par près de quatre son budget, à 200’000 euros, et lancé une “lutte intégrée” contre l’insecte, selon Françoise Schaetzel, vice-présidente de l’Eurométropole en charge de la santé environnementale.

“Cela veut dire que sur une même zone géographique, de manière conjointe, on développe plusieurs types d’actions”: sensibilisation des particuliers aux bons gestes – comme vider soucoupes, pots de fleurs ou arrosoirs qui peuvent constituer des “gîtes larvaires” -, formation des communes, “mobilisation sociale”, avec déploiement “d’ambassadeurs” chargés de relayer les messages de prévention, et enfin traitement des avaloirs d’eau de pluie.

Pour ce faire, un larvicide va être versé dans ces puisards situés dans l’espace public. “C’est un produit à base de BTI, Bacillus Thuringiensis Israelensis, une bactérie qui va tuer la larve après ingestion”, explique Christelle Bender, responsable technique au syndicat de lutte contre les moustiques du Bas-Rhin. Entre 60 et 80% des larves vont succomber, avec un risque “limité” pour l’environnement, souligne-t-elle.

Si la méthode ne permet pas d’éradiquer le moustique tigre, cela permettra de limiter leur nombre. Car pendant sa courte vie (trois à quatre semaines), la femelle “va pondre cinq, six ou sept fois, une petite centaine d’oeufs à chaque fois”, reprend Mme Bender.

Et dans la lutte contre l’insecte, le changement climatique joue en faveur du moustique tigre, déplore l’adjoint à la maire de Strasbourg chargé de la Santé, Alexandre Feltz: “On n’a plus ces hivers rigoureux qui permettraient de détruire les larves”. Et plus il fait chaud, plus le cycle de développement du moustique se raccourcit.

Arrivé dans la métropole française en 2004, le moustique tigre est désormais implanté dans 71 départements.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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