Tarek Aziz, le chef de la diplomatie de Saddam Hussein, est décédé
(Keystone-ATS) L’ex-ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz est décédé vendredi à 79 ans dans un hôpital du sud du pays, a indiqué un responsable provincial. La voix de Saddam Hussein à l’étranger a passé les dernières années de sa vie en prison.
« Tarek Aziz est décédé à l’hôpital (…) de la ville de Nassiriya où il avait été transporté lorsque sa santé s’est dégradée », a déclaré Adel Abdelhussein al-Dakhili, le vice-gouverneur de la province de Zi Qar, où l’ancien chef de la diplomatie était emprisonné.
Le responsable n’a pas précisé la cause du décès de Tarek Aziz. L’ancien ministre souffrait depuis longtemps de problèmes cardiaques et respiratoires, d’une tension artérielle élevée et de diabète. En 2011, l’ancien ministre avait demandé au Premier ministre d’alors, Nouri Al-Maliki, de hâter son exécution à cause de sa mauvaise santé.
Condamné à mort
Tarek Aziz avait été condamné à mort en 2010 après avoir été jugé coupable de « meurtre délibéré et crimes contre l’humanité » pour la répression qui avait visé des partis religieux dans les années 1980. Il avait également été condamné à plusieurs peines de prison pour d’autres accusations.
Nommé chef de la diplomatie en 1983, il est l’homme des missions diplomatiques difficiles. Il renoue avec Washington et obtient leur soutien dans la guerre contre l’Iran. Les relations diplomatiques, rompues avec la guerre des Six jours de 1967, sont officiellement rétablies quand il rencontre le président Ronald Reagan à la Maison Blanche en 1984.
Tarek Aziz noue des liens solides avec Paris et Moscou, qu’il fréquente régulièrement. Il négocie le cessez-le-feu avec les Iraniens en 1988 puis défend l’Irak après l’invasion du Koweït en 1990.
Défi à Bush père à Genève
Il engage des négociations de la dernière chance à Genève avec le secrétaire d’Etat James Baker. Dans un geste de défi, il refuse de prendre une lettre du président George Bush (père) adressée à Saddam Hussein, donnant ainsi le signal pour l’action militaire des alliés.
Il est nommé ministre des Affaires étrangères en 1983, il avait été désigné vice-Premier ministre en 1991.
Tarek Aziz était le seul chrétien dans le premier cercle de Saddam Hussein. Il était l’un des dirigeants irakiens les plus connus dans le monde entier même si on ne lui a jamais prêté un réelle influence politique auprès du dictateur. Très présent dans les médias internationaux, il était reconnaissable à ses épaisses lunettes et sa mise irréprochable.
Fidèle à Saddam Hussein jusqu’à sa chute en 2003, M. Aziz s’était rendu lui-même aux Américains après l’invasion de l’Irak en mars 2003.