Thaïlande/Cambodge: nouveau cessez-le-feu après des heurts

(Keystone-ATS) La Thaïlande et le Cambodge sont parvenus vendredi à un nouveau cessez-le-feu, au lendemain d’un premier accord qui n’avait tenu que quelques heures, a indiqué le ministère cambodgien de la Défense. Les affrontements qui ont précédé la nouvelle trêve ont fait un 16e mort.

Des responsables militaires des deux parties se sont mis d’accord pour «une cessation des tirs», a précisé le ministère cambodgien. Il n’a pas été possible de confirmer cet accord de source thaïlandaise.

Les affrontements avaient repris vendredi à la frontière disputée entre le Cambodge et la Thaïlande. Un soldat thaïlandais a été tué. Les deux pays se sont comme d’habitude mutuellement accusés d’avoir ouvert le feu.

Les deux voisins étaient pourtant parvenus jeudi, au septième jour de combats à l’arme lourde, à un cessez-le-feu au terme d’une rencontre entre officiers sur le terrain. Mais Bangkok avait exprimé publiquement de fortes réserves sur cet accord.

Au total, 16 personnes – huit soldats cambodgiens et huit Thaïlandais dont un civil – ont été tuées depuis vendredi dernier, dans ce conflit frontalier, qui couve depuis 2008 et a connu plusieurs crises violentes. Celle-ci est de loin la plus importante.

Plus de 80’000 déplacés

Environ 85’000 personnes ont dû fuir les violences et se reloger dans des abris de fortune, selon les chiffres communiqués par les deux capitales.

Ces combats, qui ont commencé vendredi dernier près d’un groupe de temples anciens disputés, s’étaient étendus mardi aux alentours de Preah Vihear, environ 150 km à l’est, où les deux voisins s’étaient déjà violemment affrontés pendant quatre jours en février. Ces premiers affrontements avaient coûté la vie à 10 personnes.

Temple de Preah Vihear

Le temple de Preah Vihear, ruines du XIe siècle dont le classement par l’Unesco en 2008 avait ravivé les tensions, relève de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour internationale de Justice de 1962.

Mais les Thaïlandais contrôlent ses principaux accès et les deux pays revendiquent une zone de 4,6 km2 en contrebas de l’édifice, qui n’a pas été délimitée.