La fabrique de papier de Biberist veut croire à une reconversion
Six semaines après l'annonce de la fermeture de la fabrique de papier de Biberist (SO), les employés se mobilisent. Ils espèrent sauver le site et ses 550 postes par une reconversion dans le papier d'emballage.
Ce type de papier, utilisé par exemple pour les boîtes en carton pliables, est un produit d'avenir, a déclaré mardi Daniel Scholz, responsable de la production devant les médias convoqués à Biberist à l'issue de la procédure de consultation. La demande n'est de loin pas couverte, a-t-il ajouté.
La reconversion est de toute façon indispensable car Sappi, la maison mère sud-africaine de l'entreprise, a imposé une clause de non-concurrence à sa filiale soleuroise. Les repreneurs potentiels ne pourront donc plus fabriquer de papier fin couché comme c'est le cas actuellement.
Sappi a d'ailleurs invoqué les surcapacités mondiales qui règnent sur ce marché pour justifier la fermeture de son site helvétique. Elle a également mis en avant la forte hausse des prix des matières premières et de l'énergie.
Jusque-là, deux des trois machines de l'usine fabriquaient du papier fin, soit 85% de la production totale du site. Les 15% restants sont du papier naturel, qui continuera par contre d'être produit.
A la recherche d'investisseurs
L'une des deux machines dédiées au papier fin peut sans problème être reconfigurée pour le papier d'emballage. Pour la seconde en revanche, des investissements de 25 à 30 millions sont nécessaires, a estimé M. Scholz.
Des interrogations demeurent néanmoins, à savoir par exemple à combien d'employés cette nouvelle activité procurerait du travail. L'engagement d'un investisseur sera décisif sur ce point, tout comme le fait de continuer à utiliser ou non les trois machines actuelles, selon les représentants des employés.
Et pour l'instant les investisseurs ne se bousculent pas. Sur les 25 contactés, 11 ont décliné, 11 examinent le dossier et trois seulement ont signé une déclaration d'intention sans engagement.