Vaud: fonds d'investissement de deux milliards de francs refusé
Les députés vaudois ont refusé mardi la création d'une loi sur les projets d'agglomération accompagnée d'un fonds d'investissement de deux milliards de francs. Ils ont rejeté la motion socialiste au nom d'un risque d'affrontement entre les différentes régions du canton.
Par 65 voix contre 55 et 5 abstentions, les députés ont finalement suivi le rapport de majorité après de longues discussions. Pour la gauche, le canton doit absolument investir dans les agglomérations et leurs infrastructures de transport et de mobilité douce.
"Il faut fixer un cadre institutionnel". Cela donnera "une approche globale" à un enjeu essentiel pour le développement économique du canton, a souligné la socialiste Nuria Gorrite et syndique de Morges, en faisant référence aux projets d'agglomération.
"Les enjeux sont énormes", a renchéri le Vert Vassilis Venizelos en parlant de mobilité ou de logements pour "des centres forts". Pour les adversaires de la motion, le fonds tient davantage de l'illusion ou de la coquille vide puisque son financement est tout sauf assuré. "Il n'y a pas de planche à billets" à disposition, a lancé le radical Frédéric Borloz.
Villes trop favorisées
Pire, aux yeux des opposants, le fonds répond "à une problématique urbaine" qui est loin d'englober tout le canton, a poursuivi le chef de groupe. "Ce n'est pas équitable pour toutes les régions", a relevé Régis Courdesse (Alliance du Centre).
Le conseiller d'Etat Pascal Broulis s'est également battu sans compter contre ce fonds qui "bloquerait de fait la démocratie et ne créerait pas un franc de plus". Il a affirmé en revanche que "l'Etat fera sa part" en matière de financement des projets d'agglomération qui doivent bénéficier aussi de la manne fédérale.