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Travail difficile avec les coronavirus dans un laboratoire bernois

Les chercheurs Chiara Stüdle et Melle Holwerda, de l'Université de Berne, tentent d'en savoir plus sur les conséquences à long terme du Covid-19. Dans des conditions de sécurité très strictes. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Dans le respect de strictes règles de sécurité, des chercheurs d’un laboratoire bernois infectent des cellules humaines avec le Covid-19. But: décrypter les conséquences des réactions inflammatoires provoquées par le Sars-CoV-2 dans le système cardiovasculaire.

Vêtus de combinaisons de protection intégrale, de cagoules filtrant l’air et de visières, les scientifiques pénètrent par un sas à deux portes dans le laboratoire de biosécurité de niveau 3, situé au Centre de médecine translationnelle et d’entrepreneuriat de Berne (sitem-insel).

Des recherches y sont menées selon des règles de sécurité strictes sur des micro-organismes pathogènes hautement contagieux pour l’être humain – par exemple, le Sars-CoV-2.

Étude des réactions spécifiques

Dans le cadre du Programme national de recherche “Covid-19” (PNR78), les chercheurs de l’Université et de l’Hôpital de Berne, sous la direction d’Yvonne Döring, spécialiste des sciences biomédicales et responsable de l’étude, tentent de déchiffrer les réponses cellulaires spécifiques à une infection par le coronavirus.

“Les formes sévères de Covid-19 peuvent causer des dommages aux poumons”, a expliqué Mme Döring à l’agence Keystone-ATS lors d’une visite du laboratoire. “Mais nous savons que la maladie affecte également d’autres organes.”

On ne sait toutefois pas encore suffisamment quelles cellules peuvent être infectées par le Sars-CoV-2 et comment cela affecte les conséquences à long terme d’une contamination, a-t-elle ajouté. Raison pour laquelle les chercheurs s’intéressent de plus près aux cellules de la paroi des vaisseaux sanguins, de la barrière hémato-encéphalique et des muscles cardiaques.

Aucune chance de s’échapper

L’équipement de protection empêche les chercheurs travaillant dans le laboratoire de contracter la maladie. Mais comment s’assurer que le virus ne s’échappe pas du laboratoire? “Le laboratoire de biosécurité est comme un oignon enveloppé de plusieurs pelures”, explique Kathrin Summermatter, responsable du Centre de biosécurité de l’Institut des maladies infectieuses de l’Université de Berne.

La scientifique connaît bien les laboratoires de sécurité. Mandatée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle a déjà inspecté de telles installations aux États-Unis et en Russie, où l’on travaille avec des virus de la variole hautement contagieux.

Le laboratoire de Berne est équipé de caméras et d’un système d’alarme. L’air évacué du laboratoire, où règne une pression négative, est filtré. Lorsque les chercheurs quittent le lieu, ils désinfectent leurs combinaisons de protection avant d’enfiler leurs vêtements habituels.

Tous les déchets sont en outre décontaminés. Tout cela devrait garantir qu’aucun virus ne se retrouve en ville de Berne. Pour Mme M. Summermatter, un tel incident est hautement improbable.

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