Ukraine: large soutien à Zelensky avant sa rencontre avec Trump
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait escale samedi dans la ville canadienne d'Halifax, a reçu le soutien appuyé des Européens et du Canada à la veille d'une rencontre cruciale avec Donald Trump. L'Ukraine a subi au même moment des frappes massives.
(Keystone-ATS) Les bombardements russes ont visé la capitale Kiev et sa région, faisant deux morts, une quarantaine de blessés et laissant plus d’un million de foyers sans électricité. Ils montrent que la Russie «ne veut pas mettre fin à la guerre», s’est emporté M. Zelensky.
Plus tard, au cours d’une visioconférence entre le chef de l’Etat ukrainien et les principaux dirigeants européens, le président français Emmanuel Macron a souligné que ces attaques illustraient «le contraste entre la disposition de l’Ukraine à bâtir une paix et durable et la détermination de la Russie à prolonger la guerre qu’elle a déclenchée il y a près de quatre ans».
Les pays européens, le Canada, l’UE et l’OTAN ont, à cette occasion, assuré M. Zelensky de «leur plein soutien» avant ses discussions prévues pour le lendemain avec le président américain, a déclaré le chancelier allemand Friedrich Merz.
L'»intégrité territoriale de l’Ukraine»
Ce dernier a affirmé que les efforts des Européens et du Canada en vue d'»une paix durable et juste en Ukraine» se feraient «en étroite coordination avec les États-Unis».
«Nous saluons tous les efforts qui mènent à notre objectif commun : une paix juste et durable qui préserve la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine», a renchéri la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le premier ministre canadien Mark Carney a quant à lui insisté, en recevant M. Zelensky en Nouvelle-Ecosse, sur le fait que toute «paix juste et durable» en Ukraine ne pourrait être établie qu’avec «une Russie prête à coopérer».
«Nous devons mettre fin à cette guerre et, pour cela, nous avons besoin de deux choses: exercer une pression sur la Russie et apporter un soutien suffisamment fort à l’Ukraine», a plaidé le président ukrainien.
519 drones et 40 missiles
Volodymyr Zelensky doit s’entretenir avec M. Trump à propos des «questions sensibles» que sont le sort du bassin minier du Donbass, dans l’est de l’Ukraine et les garanties de sécurité occidentales pour Kiev, dans le cadre des négociations sur le plan américain destiné à mettre fin au conflit.
Dans la nuit de vendredi à samedi, la capitale ukrainienne et ses environs ont été la cible d’au moins 519 drones et 40 missiles, dont respectivement 474 et 29 ont été neutralisés, selon l’armée de l’air. Ces frappes, comme les précédentes, ont visé des infrastructures énergétiques.
Conséquence, a déploré la compagnie d’électricité DTEK, plus d’un million de foyers ont été privés de courant.
Le ministère russe de la défense a dans le même temps fait savoir que plus de 230 drones ukrainiens avaient été abattus samedi au-dessus de la Russie.
L’armée russe, qui a accéléré ses avancées sur le front ces derniers mois, a par ailleurs revendiqué la prise de la ville de Myrnograd, dans l’oblast de Donetsk (est), et de celle de Gouliaïpolé, dans la région de Zaporijjia (sud).
Accord de Moscou improbable
Volodymyr Zelensky et Donald Trump évoqueront en Floride le plan américain, présenté par Washington il y a près d’un mois. Le président ukrainien a dévoilé cette semaine la nouvelle mouture de ce document, retravaillé après d’âpres négociations avec Kiev.
Cette nouvelle version propose un gel du front sur les positions actuelles sans offrir de solution immédiate face aux revendications territoriales de la Russie, qui contrôle environ 19% de l’Ukraine.
Le nouveau document abandonne deux exigences clés du Kremlin: un retrait des troupes ukrainiennes de la région de Donetsk et un engagement de l’Ukraine juridiquement contraignant de non-adhésion à l’OTAN.
Dans ces conditions, la validation de cet accord par Moscou paraît improbable. Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a ainsi accusé vendredi Kiev et ses alliés européens de vouloir «torpiller» les négociations et a appelé à revenir aux ententes antérieures, faute de quoi «aucun accord ne pourra être conclu».
«Si les autorités de Kiev ne souhaitent pas régler cette affaire pacifiquement, nous résoudrons tous les problèmes qui se posent à nous par la voie militaire», a quant à lui mis en garde le président russe Vladimir Poutine samedi.