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Une plateforme en ligne sur la diplomatie de l’eau lancée à Genève

Des centaines de millions de personnes souffrent de maladies liées à l'eau (archives). KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) La diplomatie de l’eau, défendue activement par la Suisse, prend de plus en plus d’importance. Après le rapport il y a deux ans d’un panel de haut niveau soutenu par Berne, une nouvelle plateforme en ligne, “The Water Diplomat”, a été dévoilée vendredi à Genève.

Ce nouvel acteur a été établi par le Geneva Water Hub, qui a pour mandat de mettre l’accent sur l’eau comme instrument de paix et de prévention des conflits, en partenariat avec le principal éditeur mondial sur l’eau OOSKAnews. Ce dispositif publiera chaque mois gratuitement du contenu sur les défis politiques de cette ressource dans le monde.

Les ressources liées à l’eau “sont sous forte pression” et sont au centre du changement climatique, a déclaré devant la presse le directeur du Geneva Water Hub, François Münger. Elles ne sont souvent pas le seul facteur d’un conflit” entre Etats mais elles peuvent étendre celui-ci et être utilisées comme une “arme”, dit-il.

“Le 21e siècle sera celui de l’eau et de la paix”, a affirmé de son côté le responsable de cette question à la Direction du développement et de la coopération (DDC), Johan Gély. Au total, quelque 250 millions de personnes souffrent de maladies liées à l’eau et beaucoup décèdent chaque jour. La Suisse veut faire progresser la “diplomatie bleue” et des milliers de jeunes parlementaires l’aident dans de nombreux pays.

Des membres du panel de haut niveau sur l’eau et la paix, présidé par l’ancien chef de l’Etat slovène Danilo Türk, doivent se retrouver prochainement pour évaluer les avancées depuis leur rapport. Au-delà de ses activités de recherche, d’éducation et de laboratoire d’innovation, le Geneva Water Hub est responsable du secrétariat de cette instance.

Nombre d’accords peu élevé

Un Observatoire mondial de l’eau, souhaité par la Suisse, est également attendu et plusieurs centres régionaux ont été lancés pour collaborer avec celui de Genève. Plus largement, des collaborations se sont établies “rapidement”, s’est félicité M. Türk.

Selon lui, les acteurs de la finance doivent réfléchir à plus long terme et investir davantage dans les infrastructures aqueuses. La Suisse mène les efforts pour cette innovation, s’est réjoui l’ancien président slovène.

Le panel vient aussi de lancer des principes de Genève qui font le lien entre le droit international humanitaire (DIH), le droit de l’eau et d’autres dispositions juridiques. La conférence du Mouvement de la Croix-Rouge doit aborder également cette question en décembre à Genève.

De son côté, le Water Hub a notamment organisé des discussions “dans des environnements discrets” entre militaires et populations locales au Sahel. Certains acteurs lui ont demandé d’établir un mécanisme qui leur permette de s’engager à résoudre leur conflit. Seuls 40% des quelque 260 zones aqueuses partagées par plusieurs Etats ont été réglementées par des accords.

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