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Willem-Alexander, le «Prince Pils» devenu roi des Pays-Bas

(Keystone-ATS) Le prince Willem-Alexander a donné, dans sa jeunesse, l’image d’un gai luron ne possédant pas les aptitudes à occuper la fonction royale. Il en a toutefois progressivement acquis la légitimité, avant de devenir mardi roi des Pays-Bas après l’abdication de sa mère Beatrix.

Le pays avait accueilli dans l’euphorie la naissance, le 27 avril 1967, de Willem-Alexander Claus George Ferdinand, prince d’Orange : pour la première fois depuis 1890, après une régente et trois reines, un homme était appelé à monter sur le trône.

Aîné d’une fratrie de trois enfants, Willem-Alexander fait preuve dès son plus jeune âge d’un caractère bien trempé. Supportant mal d’être en permanence sous le feu des projecteurs, il jettera des boules de neige sur les journalistes lors de vacances en Autriche puis, à onze ans, invitera la presse néerlandaise à «foutre le camp» à l’issue d’une séance de photos.

Au même âge, lui et ses frères s’amusent à projeter à l’aide d’élastiques des petites boules de papier aluminium sur un défilé officiel à l’occasion de la Fête de la Reine, qui fait office de fête nationale.

Adolescence difficile

Il vit ensuite une adolescence difficile et ses parents, la reine Beatrix et le prince Claus, l’envoient terminer ses études secondaires dans une école privée du Pays de Galles. Il a alors une image de gai luron dissipé qui assure d’un ton blagueur qu’il laisserait volontiers le trône à son frère.

Willem-Alexander sera même surnommé «Prince Pils», en référence aux litres de bière qu’il ingurgite lors de soirées étudiantes durant ses études d’histoire à l’université de Leiden (ouest), qu’il entame en 1987 après son service militaire dans la Marine. Selon l’ancien Premier ministre Ruud Lubbers, la famille royale doutera alors de son aptitude à monter sur le trône.

Mais les Néerlandais font confiance à leur nouveau souverain : selon un sondage publié lundi, 69% d’entre eux affirment avoir confiance en Willem-Alexander, soit dix points de plus qu’il y a une année.

Longue préparation

Dès son diplôme en poche en 1993, le prince d’alors se prépare à la fonction royale en servant dans les différents corps d’armée, où il deviendra notamment pilote de chasse, et en voyageant dans son pays.

Le changement s’opère progressivement. Sur les pas de son père, il s’intéresse à la gestion de l’eau et est nommé en 2006 comme président du Conseil consultatif sur l’eau du secrétaire général des Nations unies.

En 1998, il obtient l’aval parlementaire pour devenir membre du Comité international olympique (CIO). Sa candidature avait divisé la classe politique, guère enthousiaste de voir le futur chef d’Etat intégrer cette institution éclaboussée par les scandales.

Le prince est de fait depuis toujours passionné de sport : il pratique le tennis, le golf, la voile et, origines néerlandaises obligent, le patin à glace. En 1986, il achève une légendaire course de patinage longue de 200 kilomètres dans le Nord des Pays-Bas.

Mariage avec Maxima

Sa rencontre avec l’Argentine Maxima Zorreguieta en 1999 et leur mariage d’amour trois ans plus tard achèvent de le rendre populaire. Selon son épouse, Willem-Alexander est «intelligent, tendre, fort, et il a les deux pieds sur terre». Le couple a trois enfants.

Cette union a failli être contrecarrée par le refus opposé au père de Maxima – ancien secrétaire d’Etat sous la dictature argentine – d’assister à la cérémonie. Le père de la future reine ne sera pas non plus présent à l’intronisation du nouveau roi.

Pas un «fétichiste du protocole»

Willem-Alexander est vu comme plus proche des gens et plus progressiste que sa mère. Willem-Alexander a d’ailleurs assuré dans une interview, diffusée avant son intronisation, vouloir être un «roi du XXIe siècle» et ne pas être un «fétichiste du protocole».

En vue de son intronisation et pour se consacrer pleinement à la fonction royale, il renonce aux postes qu’il occupait au CIO et au Conseil consultatif de l’eau, notamment.

Critiques

Mais le train de vie du couple a parfois aussi été vivement critiqué: en 2009, il revend une luxueuse maison de vacances en construction en bord de plage au Mozambique sous la pression d’une opinion hostile en raison de l’extrême pauvreté de ce pays.

Après avoir créé la polémique en participant à un traditionnel concours de lancer de cuvette de toilettes orange lors de la Fête de la reine, le prince avait assuré avoir ressenti «de la honte en pensant aux 2,6 milliards de personnes qui ne disposent pas des infrastructures de base pour remplir avec dignité leurs besoins quotidiens».

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