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Un proche de l’ex-président chinois condamné à la prison à vie

"J'accepte le verdict. Le procès d'aujourd'hui restera gravé dans ma conscience", a commenté Ling Jihua, selon une déclaration finale rapportée par l'agence officielle (archive). KEYSTONE/EPA FILE/HOW HWEE YOUNG sda-ats

(Keystone-ATS) Un proche conseiller de l’ex-président chinois Hu Jintao, Ling Jihua, a été condamné à la prison à vie pour corruption, obtention illégale de secrets d’Etat et abus de pouvoir, a annoncé lundi la télévision d’Etat CCTV. Il avait déjà été exclu du Parti communiste.

Le haut responsable de 60 ans a plaidé coupable et décidé de ne pas faire appel de la sentence, prononcée par la Cour populaire intermédiaire de Tianjin (nord) à l’issue d’un procès à huis clos, a indiqué l’agence officielle Chine nouvelle. “J’accepte le verdict. Le procès d’aujourd’hui restera gravé dans ma conscience”, a commenté Ling Jihua, selon une déclaration finale rapportée par l’agence officielle.

M. Ling et son épouse ont été notamment reconnus coupables d’avoir reçu des pots-de-vin. Le montant total de ces derniers s’élève à quelque 77 millions de yuans (11,2 millions de francs), selon la même source.

Nommé directeur du puissant Bureau des affaires générales du comité central du Parti communiste chinois (PCC) en 2007, Ling Jihua a par ailleurs “abusé de son pouvoir” lorsqu’il occupait ce poste. Il a profité de ses responsabilités pour “obtenir illégalement des secrets d’Etat”.

Fils libertin

Ling Jihua était tombé en disgrâce après la révélation de la mort accidentelle de son fils en mars 2012 au volant d’une Ferrari. Il était en compagnie de deux jeunes femmes dénudées. Ce scandale avait empêché Ling Jihua d’accéder au bureau politique du PCC en 2012.

L’opinion chinoise s’était indignée de ce qu’un fils de dirigeant puisse se procurer une luxueuse voiture de plus de 700’000 euros. Les deux jeunes femmes qui l’accompagnaient avaient été grièvement blessées et l’une d’elles serait décédée par la suite.

Le Parti avait annoncé en juillet l’an dernier l’exclusion de ses rangs de Ling Jihua, accusé d’avoir enfreint la “discipline politique”, d’avoir profité de son pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles et d’avoir commis des adultères. Son défèrement en justice avait été annoncé mi-mai.

Profil bas

Ling Jihua avait fait sa carrière dans l’ombre de Hu Jintao, dont il était devenu l’un des plus proches conseillers lors de sa présidence. Il partageait avec lui un creuset commun: la Ligue de la jeunesse communiste. Pépinière de cadres du PCC, le président actuel Xi Jinping semble vouloir lui couper les ailes depuis un certain temps.

Hu Jintao lui-même garde un profil extrêmement bas depuis que Xi lui a succédé à la tête du PCC en 2012, et à la tête de l’État l’année suivante.

Xi Jinping mène depuis son entrée en fonctions une féroce campagne anticorruption à la faveur de laquelle, selon les analystes, il élimine aussi ses adversaires politiques. Le système judiciaire chinois, dans lequel la quasi-totalité des prévenus se voient condamnés, est étroitement soumis au pouvoir politique.

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