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Besançon: gardes à vue après une manifestation des « gilets jaunes »

(Keystone-ATS) Trois personnes, dont deux journalistes de médias locaux, ont été placées en garde à vue lundi à Besançon. Elles sont suspectées d’avoir porté des coups sur un passant en marge d’une manifestation des « gilets jaunes » en avril, a-t-on appris de sources concordantes.

Ces trois personnes sont suspectées de violences en réunion sur un passant, a indiqué à l’AFP le procureur de la République à Besançon Etienne Manteaux.

Le samedi 13 avril, un homme en état d’ébriété avait agressé le correspondant du média bisontin Radio BIP, lors de l’acte 22 des « gilets jaunes », a précisé une source policière. Ce correspondant avait réagi en frappant l’homme alcoolisé et une bagarre s’en était suivie, impliquant un correspondant du média Factuel.info et une autre personne, selon cette même source.

L’agresseur du correspondant de Radio BIP avait été rapidement interpellé et placé en cellule de dégrisement.

Les images de vidéosurveillance avaient permis d’identifier trois personnes qui lui avaient porté des coups, a encore expliqué la source policière.

Ces trois personnes ont été remises en liberté dans la journée et sont convoquées devant le tribunal correctionnel en août prochain.

« Mesures répressives »

Dans un communiqué commun, Factuel.info et Radio BIP/Média25 ont affirmé lundi leur volonté de « ne pas se laisser intimider » par ces placements en garde à vue. « Dans un contexte où la presse indépendante est en première ligne pour couvrir les manifestations et les mouvements sociaux, relevant notamment les violences policières, il n’est pas anodin que deux de ses contributeurs soient l’objet de mesures répressives », écrivent-ils.

Ils soulignent avoir depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » documenté les violences policières commises, notamment « en filmant un coup de matraque gratuit assené par un policier sur la tête d’un manifestant pacifique qui lui tournait le dos, le 30 mars ».

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie dans cette affaire.

Une vidéo, réalisée par une journaliste de Média 25 et Radio Bip, montrait un homme marcher à reculons face à un policier qui avait laissé tomber au sol ce qui semble être une grenade lacrymogène. Un autre policier arrivait par le côté et lui assenait un coup de matraque sur le côté de la tête.

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