
La mort de George Harrison divise les générations

J'ai bientôt 30 ans, ils en ont 50 et plus. A sa mort, je n'ai pas reconnu les fans qui tentaient tout pour toucher leur idole. Témoignage.
Quand mon propriétaire et sa compagne écoutent les Beatles, je tends une oreille ravie. Il approche la cinquantaine, j’ai 29 ans et loue une chambre dans son appartement londonien pas loin de Greenwich. Une génération nous sépare, nous écoutons parfois la même musique.
Mon propriétaire a connu les «Fab’Four» de première main, à la grande époque des émeutes hystériques à chacune de leur apparition. Selon lui, pas de doute, Les Beatles forment un groupe majeur. Pour moi, pas de doute non plus.
Nous écoutons le même groupe
C’est un groupe qui traverse les âges pour sa créativité musicale et le phénomène social qui y fut attaché. Avec l’habituel «revival» cyclique, tel que le connaissent les Doors aussi par exemple, très prisé dans le monde estudiantin.
Si nous écoutons le même groupe, si nous lui donnons la même place dans l’histoire de la musique, la mort de l’un de ses membres, Georges Harrison, s’est révélée un conflit de génération: l’ancienne pleure pudiquement le personnage avec émotion, les suivantes saluent simplement un musicien accompli.
De la part des anciens, je m’attendais à une rivière de larmes, à une longue plainte montant des rues des cités britanniques, à des rassemblements atterrés devant le studio d’enregistrement londonien des Beatles dans Abbey Road ou devant le mythique «Cavern Club» de Liverpool où se produisaient les «fab’four». Il n’en est rien. Manifestement l’époque des émeutes hystériques est passée.
Un culte respectable pour personnes d’âge mûr.
Les réactions sont très mesurées, les cinquantenaires, soixantenaires et autres quarantenaires sur la fin se succèdent pour dire combien ils appréciaient le personnage et sa musique. La folie de l’époque s’est transformée en espèce de culte respectable pour personnes d’âge mûr.
Je suis déçu. Peut-être, les personnes qui hurlaient leur amour pour les Beatles ne se sentent plus d’âge aujourd’hui à de tels transports.
Gaetan Vannay, Londres

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