La Suisse, un pays de collectionneurs
La Suisse possède un nombre incroyable de galeries et de musées. Mais aussi de collectionneurs, pour la plupart issus de grandes familles d'industriels.
Mais les institutions ne relayent pas l’art de la même manière en Romandie qu’en Suisse alémanique.
La Suisse, pays riche par excellence, talonne de peu la Belgique quant au nombre de collectionneurs. Pour la plupart, ces mécènes de l’art oeuvrent dans la discrétion. Tout particulièrement dans la calviniste Genève.
En Suisse alémanique, par contre, ils entraînent plus facilement dans leur sillage les grandes banques, les industries et les décideurs politiques.
Cette culture est en effet bien implantée dans les villes industrielles depuis la moitié du 19e siècle. C’est aussi le cas à Turin, Milan ou Cologne.
Sur territoire helvétique, on retiendra notamment Bâle. Où le Kunstmuseum doit par exemple beaucoup à la famille Hoffmann. Sans parler du couple Beyeler qui depuis 1989 a ouvert au public sa fabuleuse collection d’artistes du 20e siècle.
Le complexe romand
A Zurich par contre, il y a 25 ans encore, l’art contemporain était quasi inexistant. Ce qui n’a pas empêché la capitale économique suisse de rapidement s’imposer sur le plan international. Et cela grâce à l’argent public et privé qui a été investi dans ce domaine.
Il suffit de penser au complexe du Löwenbraü areal qui abrite le Musée Migros, la Kunsthalle, ainsi que quelques-unes des plus grandes galeries d’art contemporain, dont Hauser&Wirth.
La Suisse romande affiche par contre un retard énorme. Après 9 ans d’existence, le MAMCO, le musée d’art contemporain de Genève a enfin obtenu son premier soutien étatique. Une aide au demeurant très modeste.
Et pourtant, l’art contemporain est historiquement présent depuis beaucoup plus longtemps à Genève qu’à Zurich.
Et selon plusieurs galeristes de la Cité de Calvin, ce n’est pourtant pas par manque d’argent. Il s’agit vraiment d’habitudes culturelles différentes. En Romandie, on investira par exemple plus facilement dans l’opéra que dans l’art visuel.
Le collectionneur et la crise
Et en période de basse conjoncture économique, on pourrait imaginer que les collectionneurs réfrènent leur passion. Il n’en est apparemment rien.
L’argent et surtout la rentabilité est pour ces quelques fins connaisseurs secondaire. Et le véritable amateur d’art préférera renoncer à une nouvelle voiture de luxe ou à des vacances aux antipodes, plutôt que de sacrifier sa passion.
Sans compter que les grands collectionneurs disposent habituellement de fortunes telles qu’elles ne fondent pas avec la crise.
swissinfo, Anne Rubin

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