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Déminage: l’ONU a pris pied en Syrie et s’est étendue en Irak

L'ONU ne sait pas quand elle pilotera les activités de déminage en Syrie (archives). KEYSTONE/EPA/STR sda-ats

(Keystone-ATS) L’ONU a ouvert depuis peu un bureau contre les mines et les engins explosifs en Syrie. Elle éduque surtout les citoyens aux menaces. En Irak, elle a étendu son dispositif et a commencé à s’attaquer aux débris et aux bombes enfouies à Mossoul.

Le bureau du Service de l’ONU de lutte contre les mines (UNMAS) a ouvert « en octobre », a affirmé jeudi à Genève la cheffe de cette agence onusienne, Agnès Marcaillou. La première action d’éducation de jeunes aux dangers des mines et des restes explosifs de guerre depuis ce lancement a eu lieu la semaine dernière. Autre avancée: les données seront mieux partagées.

UNMAS menait déjà un dispositif à distance depuis trois ans. Auparavant, pendant plusieurs années, l’ONU est restée « prudente » avant d’approcher le gouvernement sur cette question, a admis la directrice. Il fallait pouvoir être sûr que les activités ne renforceraient pas les forces de sécurité et puissent être menées selon les principes humanitaires.

Les efforts vont être poursuivis en prenant en compte les priorités des citoyens, des spécialistes et du gouvernement pour éviter que ces engins fassent de nombreuses victimes. En revanche, il est trop tôt pour dire quand le pilotage du déminage en lui-même par UNMAS débutera.

Milliers d’IED désactivés

Jeudi, une compilation des besoins pour 2019 en termes d’action contre les mines a été lancée à Genève lors d’une réunion des directeurs nationaux. Cette rencontre rassemble Etats donateurs et bénéficiaires, spécialistes, société civile et secteur privé.

Parmi la vingtaine de pays concernés, l’Irak reste la priorité des près de 500 millions de dollars demandés. Il constitue plus de 50% de cette enveloppe, à 265 millions, largement devant l’Afghanistan et la Syrie.

En 2018, plus de 16’000 explosifs ont été désactivés en Irak, dont 2000 engins improvisés (IED), en soutien des autorités. Soit moins de la moitié des efforts sur six mois en 2017 à Mossoul depuis la reprise de la ville à l’Etat islamique (EI). Dans un premier temps, l’action a porté sur les « dangers immédiats », « plus faciles » à retirer en surface, a dit le chef du programme en Irak, Pehr Lodhammar.

10% pour la coalition et l’armée

L’année suivante, UNMAS et sa cinquantaine de partenaires se sont attaqués aux 7,6 millions de débris et aux engins souterrains, parfois avec un dispositif mécanique. Certaines bombes barils ont été identifiées jusqu’à 8 mètres de profondeur. Parmi les engins, environ 10% sont attribués à la coalition internationale menée par les Etats-Unis et aux forces irakiennes.

UNMAS a étendu son dispositif à d’autres villes. Sinjar suivra prochainement. M. Lodhammar s’attend à ce que le nombre d’engins retirés augmente à nouveau dans un premier temps.

La réunion cette semaine à Genève a aussi abordé l’assistance aux victimes. Triple amputé en Afghanistan, le photographe britannique Giles Duley a lancé un vibrant appel à aider ces personnes, comme lui a été soutenu. Seuls 10 millions de dollars sont prévus sur cette question.

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